LES DÉGÂTS COLLATÉRAUX DU COVID…

Qui ira à la recherche des dégâts collatéraux du Covid ? De ces patients qui n’auront pas pu avoir accès à la PrEP, de ces usagers qui feront une overdose au moment du déconfinement, de toutes ces femmes qui n’auront pas eu de mammographie de dépistage pendant 2 mois, de ceux qui feront un cancer du foie qui ne sera pas guérissable car ils n’auront pas eu d’échographie de surveillance !

Qui va les compter, ces morts-là ! Seront-ils attribués au COVID-19 ? NON !

Et pourtant, beaucoup vont payer de leur vie cette épidémie qui éclabousse la scène médiatique de façon émotionnelle… Tous ces morts resteront des inconnus sans nom…

Je voudrais vous raconter une histoire pour qu’elle fasse réfléchir.

En 2014, je reçois un jeune homme migrant d’origine Africaine âgé de 16 ans, il est au foyer de l’enfance. On lui dépiste une cirrhose sur une hépatite B, un traitement est mis en place pour bloquer le virus. Pendant 2 ans je le suis dans le cadre du programme d’éducation thérapeutique, l’observance est difficile mais il est toujours accompagné d’un éducateur. Un jour il a 18 ans et il décide de chercher du travail à Paris. Au bout de quelques semaines, de lui-même il reprend rendez-vous chez nous car il n’a plus de médicament, et nous dit, je le cite : « je ne fais confiance qu’à vous et l’infirmière ».

Depuis 4 ans, il faisait donc régulièrement les aller retour et son bilan restait correct, la charge virale négative et les échographies ok également. La maladie est sous contrôle. Il trouve du travail mais il y a 6 mois il ne vient pas faire son écho de surveillance en septembre, puis en mars tout est bloqué.

Il n’est pas à jour dans ses démarches administratives, il y a quelques jours il m’a appelé depuis l’hôpital Cochin où il était hospitalisé… Il m’a passé le médecin et celui ci m’a expliqué que ce jeune homme de 22 ans avait un cancer du foie dépassé et qu’on ne pouvait que lui proposer une chimiothérapie palliative dans le cadre d’un essai thérapeutique… Pour espérer gagner quelques mois…

L’échographie aurait-elle changé les choses ? Et les 2 mois de perdus à cause du confinement lié au COVID-19 ?

Patients cirrhotiques, l’échographie c’est tous les 6 mois, ne ratez pas les dates d’anniversaires…

Pascal Mélin

Patients hépatants, maintenez votre suivi médical !

Ce 12 mai 2020, deuxième jour de déconfinement, je vous propose de répondre de façon anonyme aux 5 questions. Merci pour ce partage ! Répondez ICI :

1.    Comment avez-vous vécu le confinement (effets négatifs et positifs) ?

2.    Vous êtes à haut risque de développer une forme grave de COVID-19 (personnes atteintes d’une cirrhose au stade B ou C de la classification de Child-Pugh et autres champs des personnes concernées – cf. site Ameli, « modification du dispositif d’indemnisation des interruptions de travail des salariés », 1er mai 2020) ET vous travaillez, avez-vous ET avez-vous eu des difficultés pour obtenir un arrêt maladie ?

3.    Rencontrez-vous ? Avez-vous rencontré des difficultés avec votre employeur (arrêt, confidentialité, secret médical, …) ?

4.    Comment se sont déroulés vos RDV médicaux pendant le confinement ? Et maintenant ? Rappel : surtout maintenez votre suivi médical !

5.    Que souhaitez-vous partager avec les hépatantes, hépatants et usagers du système de santé (témoignage, expression libre, besoins, …) ?

SOS Hépatites vous écoute, vous informe, vous aide et vous soutient !

Partager l'article

125194

2 commentaires sur “LES DÉGÂTS COLLATÉRAUX DU COVID…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *