VACCIN DE L’HÉPATITE B, JE ME CROYAIS PROTEGÉ…

Cette histoire m’a été racontée hier, à la consultation…

Monsieur M a 52 ans et il me raconte son histoire…

À l’âge de 23 ans, il se marie avec une infirmière et bien sûr, il lui raconte sa vie, il est issu d’une famille de 4 enfants originaires d’Italie et son frère est porteur d’une hépatite B. Son épouse travaille comme infirmière dans un hôpital et elle lui dit alors à l’époque : « Fais comme moi à l’hôpital, on est tous vacciné contre l’hépatite B, c’est obligatoire, avec ton frère, tu ferais mieux de te vacciner. »

Aussitôt dit, aussitôt fait, monsieur M se vaccine… et il mène tranquillement sa vie…

À 50 ans, monsieur M va mal, il est fatigué, présente des douleurs abdominales, il a également maigri. Son médecin traitant lui fait alors un bilan et découvre qu’il a une cirrhose. En cherchant bien, on découvre que celle-ci est due à une hépatite B chronique active.

L’explication qui lui est donnée alors, est que le vaccin ne l’a pas protégé et qu’il s’est secondairement contaminé…

En fait, je n’ai pas la même lecture. L’Italie compte beaucoup de personnes porteuses d’hépatite B et il est fortement probable que monsieur M et son frère aient été contaminés par leur mère au moment de leur naissance. Ce qui veut dire qu’à 23 ans, lors de sa vaccination, il était déjà porteur de l’hépatite B.

On a donc vacciné à tort, une personne porteuse de l’hépatite B, ce qui explique que le vaccin n’a pas fonctionné.

Le patient se croyait protégé, mais il n’en était rien.

La morale de cette histoire, c’est que lorsque l’on veut vacciner une personne à l’âge adulte contre l’hépatite B, il faut d’abord la dépister pour savoir si elle n’est pas déjà porteuse.

Pascal Mélin

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