SAN FRANCISCO, LA VILLE DE TOUS LES POSSIBLES…

Alors que la ville est recouverte de la fumée due aux incendies qui sévissent en Californie, c’est la fumée du cannabis que l’on peut sentir à chaque coin de rue, dépénalisation oblige !

La ville qui accueille le plus de milliardaires est aussi celle qui voit le nombre de ses SDF augmenter le plus rapidement, j’ai même vu des gens fumer du crack en pleine rue !

Le congrès Américain d’hépatologie (AASLD) porte cette image du meilleur comme du moins bon.

L’hépatite C ne fait plus recette, on retrouve tout de même encore des papiers pour évoquer la confirmation de la puissance des traitements. Mais aujourd’hui, ce qui semble tenir en haleine c’est : « Comment allons-nous y arriver ? »

L’épidémiologie revient au-devant de la scène : où sont les malades ? On confirme aussi que l’on est moins malade quand on est guéri ! La qualité de vie s’améliore, les manifestations extra-hépatiques diminuent et on démontre que ce sont les malades psychiatriques qui tirent le plus grand bénéfice de cette guérison.

On retrouve aussi beaucoup de communications qui confirment que même si le risque de cancer diminue après guérison, il reste toujours là, tout comme les risques de maladies cardiovasculaires ou de maladies rénales !

Hépatite C un jour, vigilance toujours !

La grande révolution de ce congrès c’est l’explosion de communications concernant la NASH, en plénière comme en poster, dans tous les pays et dans tous les sens, depuis le développement de nouveau modèles sur la souris jusqu’à la présentation de résultats prometteurs de nouvelles molécules comme le NGM282, le tropifexor, ou le cenicriviroc.

Mais il y avait aussi des papiers évoquant l’importance du changement de l’alimentation, du mode de vie ou la reprise d’une activité physique. Ce qui démontre qu’à court terme, la réponse à la NASH ne peut pas être uniquement moléculaire, elle devra aussi être globale et comportementale.

News aussi dans l’hépatite B, avec des molécules comme le TLR7, agoniste R07020531 ou le NASVAC qui s’administrera par voie nasale. Mais aussi, plusieurs papiers qui rappellent le lien épidémiologique entre hépatite B et cancer. Après des années sans scoop, l’hépatite B revient au-devant de la scène, en nous rappelant l’importance de trouver des solidarités Nord/Sud.

Alphonse ALLAIS disait : « La statistique a démontré que la mortalité dans l’armée augmente sensiblement en temps de guerre ! » Ainsi, une grosse cohorte a analysé le suivi des patients admis en service de réanimation, pour décompensation de cirrhose alcoolique et la réponse est sans appel : ceux qui arrêtent de boire après leur sortie vivent mieux et plus longtemps.

De nombreuses communications sur les cirrhoses, les transplantations ou les maladies rares étaient rapportées, mais personnellement, ce qui m’a fait le plus plaisir est une communication en plénière sur le thème « soins palliatifs et hépatologie » qui pour la première fois était traité de façon scientifique, montrant son intérêt avec les patients les plus graves pour améliorer l’accès aux traitements ou à la greffe, avec un rapport coût/efficacité, satisfaisant !

Je ne peux m’empêcher de me souvenir du premier forum de SOS hépatites à Reims, il y a maintenant 20 ans où une des interventions était « Peut-il y avoir une place pour une hépatologie palliative ? »

Dans une semaine, nous serons à Dijon pour notre 20e forum. Retrouvez le programme de ce 20e forum sur le site de SOS hépatites. Les malades aussi ont un regard sur l’avenir qui peut être perspicace.

L’AASLD est un formidable brassage de populations et d’idées, on a l’impression que tout est possible et que tout s’accélère, mais le sentiment que cela me laisse c’est que demain l’hépatologie virale sera une question de pays pauvre, alors que les pays riches chercheront comment combattre la NASH.

Pascal Mélin

 

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