Vivre avec

Tant que votre cirrhose est compensée, votre principal souci au quotidien sera de préserver votre hygiène de vie pour ne pas aggraver l’état de votre foie. Qu’il s’agisse d’alimentation ou d’exercice physique, vous tirerez bénéfice des conseils donnés sur cette plateforme à toute personne atteinte d’hépatite chronique (voir les pages « Vivre avec » des rubriques Hépatite B ou C).
Avant toute chose, évitez l’alcool, qui est un redoutable aggravateur de cirrhose ! Et si vous êtes usager de drogue, n’oubliez pas que la prise récréative de comprimés (cocktails de médicaments ou produits festifs) représente elle aussi un vrai risque pour votre santé.
Lorsque l’insuffisance hépatique devient importante, vous devrez redoubler de précautions, notamment vis-à-vis des médicaments, et prévenir d’éventuels soucis de santé, même s’ils ne vous paraissent pas en lien direct avec la cirrhose.

Les médicaments

De très nombreux médicaments sont susceptibles d’êtres toxiques pour le foie, y compris certains médicaments très courants (antalgiques, anti-inflammatoires, antibiotiques…). Pensez à bien lire les notices, et renoncez à toute automédication non discutée au préalable avec votre médecin traitant. Et si vous voyez un médecin qui ne vous connaît pas, n’oubliez pas de lui signaler que vous avez une cirrhose.

Votre foie ne fonctionnant plus à 100%, l’effet des médicaments que vous prenez risque de s’en trouver modifié. Dans certains cas, une diminution des doses sera nécessaire (anti-inflammatoires non stéroïdiens, antidépresseurs tricycliques, antivitamines K, antirétroviraux, benzodiazépines). Lorsque la cirrhose est sévère (classes B et C du score de Child-Pugh, voir la page « Suivi et analyses »), il appartiendra à votre médecin d’évaluer ce qu’il peut vous prescrire, compte tenu de votre situation.

Et les plantes, dans tout ça ?

Vous pouvez être tenté de vous soigner par les plantes, en vous disant que c’est moins toxique pour le foie. Mais attention, ce n’est pas toujours vrai ! Certaines plantes sont elles aussi susceptibles d’être toxiques pour votre foie. C’est le cas par exemple du chardon à glu, du senné, de la bourache… et même du thé vert. (Source : D. Larrey, Hépatotoxicité de la phytothérapie. Pour téléchargez l’article complet : Phytothérapie.)

L’état de santé général

De manière plus ou moins prononcée, la cirrhose (et l’insuffisance hépatique qui l’accompagne) peut avoir des répercussions sur :

  • les muscles, la cirrhose engendrant une mauvaise qualité musculaire ;
  • les yeux, cette mauvaise qualité musculaire favorisant la fatigue oculaire ;
  • le système immunitaire, la cirrhose pouvant favoriser un affaiblissement des défenses immunitaires (lequel peut favoriser le cancer) ;
  • la peau, qui sèche et doit être graissée ;
  • le calcium, avec une décalcification qui peut justifier un apport de vitamine D ;
  • les nerfs, avec une possible atteinte des nerfs périphériques (polynévrite), sensible aux extrémités des membres). ;les dents, etc.

Bien entendu, le fait que ces désagréments peuvent survenir ne signifie pas qu’ils vous arriveront forcément. Mais compte tenu du rôle central tenu par le foie dans l’organisme, n’hésitez pas à signaler tout dérèglement à votre médecin traitant, – même s’il est parfois difficile de savoir si c’est imputable à la cirrhose. Et comme l’abus de médicaments est particulièrement déconseillé pour votre foie malade, c’est d’abord par l’hygiène de vie que vous pourrez prévenir tous ces soucis.

Enfin, pensez aux vaccinations : tout malade cirrhotique doit être protégé au maximum. Faites-vous vacciner contre la grippe, l’hépatite A, les infections à pneumocoques…

La sexualité

Côté contraception, le choix du meilleur système est à discuter avec le médecin, en fonction de votre mode de vie et de votre état de santé. Au stade décompensé, la cirrhose se double souvent de la disparition des règles (aménorrhée).
Sachez par ailleurs que le Viagra est contre-indiqué pour les personnes au stade Child C. Pour les autres, la posologie est normale.