Suivi du cancer

Nous avons déjà eu l’occasion de le dire, c’est la plupart du temps à partir d’une cirrhose que se développe un cancer du foie. Mais le cancer peut aussi se déclarer en l’absence de cirrhose, ce qui justifie une surveillance chez tous ceux qui ont ou ont eu une maladie chronique du foie.

Le cancer du foie n’est pas l’un des plus fréquents en France, loin s’en faut, mais il est en très forte progression : 2000 cas en 1980, 5000 cas en 2000, et près de 7000 prévus en 2020 ! Il est la conséquence tardive des contaminations qui ont parfois eu lieu 40 ou 50 ans plus tôt. Aujourd’hui, le cancer du foie, dont on parle très peu, est ainsi beaucoup plus meurtrier que les accidents de la route (3500 décès en 2016 en France).

Le diagnostic du cancer

Tant qu’il est de petite taille, un cancer du foie peut être parfaitement silencieux et ne provoquer aucun symptôme. Ce n’est qu’à un stade plus avancé qu’il est susceptible de provoquer des symptômes, pas forcément très évocateurs (fatigue, douleurs abdominales, amaigrissement, etc.).

Malheureusement, ce n’est que lorsqu’il est décelé tôt que les espoirs de survie à plus de cinq ans sont importants. Lorsque le cancer est découvert à un stade avancé, les chances de survie sont très faibles.
D’où la nécessité d’effectuer régulièrement une échographie du foie, mais aussi à mesurer le taux d’alpha fœtoprotéine. Dans 75% des cas de carcinome hépatocellulaire (la forme la plus courante de cancer du foie en cas d’hépatite chronique), ce taux est élevé : il est parfois supérieur à 1000 nanogrammes – ng – par litre, pour une norme de 20 ng. Malheureusement, quand le carcinome est petit, la fréquence de l’élévation de l’alpha fœtoprotéine n’est plus que de 50%, ce qui veut dire qu’un taux normal ne suffit pas à écarter l’hypothèse d’un cancer.

À l’inverse, si l’alpha fœtoprotéine n’est que discrètement augmentée (100 ng/ml) au cours d’une hépatite virale active, cela ne traduit pas forcément un cancer du foie. Le dosage de l’alpha fœtoprotéine ne suffit donc pas à affirmer qu’il n’y a pas de cancer. C’est pourquoi il faut aussi pratiquer régulièrement une échographie.

En cas de découverte à l’échographie d’un nodule suspect, on complète habituellement le bilan par un scanner ou une IRM qui permettent de mieux distinguer un nodule de carcinome hépatocellulaire d’un nodule de régénération bénin. IRM et scanner sont très efficaces pour déceler les nodules de 2 cm et plus ; les plus petits nodules (moins de 1 cm) seront plus facilement visibles à l’IRM qu’au scanner, mais ne seront pas tous détectés.
Une fois la tumeur identifiée, le seul moyen d’avoir la certitude qu’il s’agit d’un cancer est d’en effectuer un prélèvement par une biopsie échoguidée.

Le suivi du cancer

Le diagnostic d’un cancer du foie justifie une intervention rapide pour traiter la ou les tumeurs. Le suivi sera donc un suivi post-traitement. Il doit être adapté au cas par cas, en fonction du stade auquel a été diagnostiqué le cancer et du traitement pratiqué (voir la page « Traitement du cancer »).