ON A PASSE LE CAP DES 2000…

Je ne parle pas des personnes qui suivent la page Facebook de SOS hépatites mais du nombre de victimes du virus Ebola en Afrique de l’Ouest.

Le virus Ebola donne des tableaux de fièvre ictèro-hémorragique ce qui pourrait lui permettre d’entrer dans la famille des hépatites virales. Mais qu’est ce qu’une fièvre ictèro-hémorragique ?

L’ictère c’est le fait d’avoir la peau et tous les téguments qui se colorent en jaune, ce que l’on appelle communément une jaunisse. Quant à l’adjectif hémorragique, il vient préciser que les malades infectés par le virus Ebola sont jaunes et se mettent à saigner de tous leurs tissus aboutissant à des hémorragies externes ou internes voire des hémorragies cérébrales qui sont le plus souvent fatales.

Ce tableau ressemble étrangement à celui que nous connaissons en hépatologie avec les hépatites virales fulminantes. Dans ce cas, le patient présente une insuffisance hépatique aiguë. Le foie ne fonctionnant plus la bilirubine s’accumule, la peau devient jaune et les facteurs de coagulation n’étant plus produits, des hémorragies surviennent, pouvant être responsable de décès en l’absence de réanimation spécifique ou de greffe en urgence.

Mais cette épidémie est effrayante par sa contagiosité, sa mortalité, l’absence de traitement et de vaccin. Pourtant l’hépatite B est beaucoup plus mortelle et nous n’en avons pas peur ! Ce doit être parce que nous avons un vaccin et des traitements ? Mais les utilisons-nous correctement ?

Dans l’actualité virologique on pourrait parler aussi de la dengue, maladie des îles lointaines transmise par le moustique tigre. Oui mais voilà que ce moustique a fait son apparition dans le sud de la France depuis quelques années et récemment le premier cas de dengue autochtone vient d’être décrit dans le sud !

Une personne a présenté cette maladie alors qu’elle ne revenait pas des îles. Les moustiques tigres de métropole ont piqué des personnes en cours d’infection et ils ont ainsi transmis la maladie à des personnes qui n’avaient pas quitté le territoire.

Il est vrai que la dengue est peu souvent mortelle, mais cette actualité nous rappelle l’équilibre fragile entre le règne de l’espèce humaine et celui des virus.

Pascal Mélin

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