LE RETOUR DU PORTEUR SAIN…

On n’entend parler que de ça : il y aurait des porteurs sains du coronavirus…

Nous, à SOS, c’est un combat que l’on connait de longue date, car c’est celui de l’hépatite B.

Pendant des années, des personnes se sont vues qualifiées de « porteurs sains de l’hépatite B », on a alors constaté l’effet dévastateur d’un tel qualificatif… Les patients n’ont retenu qu’un seul mot « sain » et résultat : pas de suivi, pas d’information de l’entourage et pas d’incitation à la vaccination pour les proches.

Hépatologues et malades au sein de SOS Hépatites se sont battus pour remplacer l’adjectif de « porteur sain de l’hépatite B » par « hépatite chronique inactive » ce qui a permis au patient de s’approprier son infection, de devenir un « malade sans traitement » mais d’accepter la surveillance.

Qu’il m’a fait mal d’entendre à nouveau ce terme de porteur sain pour le Covid-19… peut on enfiler l’habit de porteur sain lorsque l’on peut transmettre une maladie mortelle ? peut on être qualifié de porteur sain lorsqu’on doit être mis en isolement ?

Lutter contre un virus c’est d’abord lutter avec des mots en le qualifiant correctement alors :

« IL N’Y A PAS DE PORTEURS SAINS DU CORONA VIRUS MAIS DES MALADES DU COVID-19  INACTIFS »

C’est ce que nous avons compris après 25 ans de lutte contre l’hépatite B.

Pascal Mélin

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3 commentaires sur “LE RETOUR DU PORTEUR SAIN…

  1. Bonjour,
    Les malades du covid-19 inactif le seront-ils toute leur vie, ou en guérissent-ils spontanément ? En d’autres termes, ces malades vont ils permettre au virus de perdurer indéfiniment ?
    Merci

  2. Bonjour. Merci de cet article. Je comprends aisément l’injustice et la difficulté à être désigné comme porteur sain si l’on n’est porteur « que » d’un agent parfaitement inactif. Ignorant ayant discuté de la même chose à propos du Covid-19 ce matin même avant de tomber sur votre article, je serais cependant heureux d’avoir quelques explications complémentaires.
    Jusqu’à ce matin, je croyais naïvement que les « porteurs » sains d’un agent infectieux ne pouvaient être QUE ceux qui avaient été contaminés très récemment (chez eux, les « symptômes » de la maladie n’avaient donc pas encore eu le temps d’apparaître, mais ils pouvaient évidemment transmettre l’agent infectieux), alors que ceux qui n’étaient toujours pas malades après isolement (suffisamment long), même s’ils avaient été contaminés avant leur isolement, n’étaient pas devenus malades parce qu’ils avaient fabriqué suffisamment d’anticorps, que les anticorps avaient éliminé l’agent infectieux de leur organisme, et que ces personnes n’étaient « DONC » plus porteuses de l’agent contaminant.
    MAIS je découvre ce matin sur Wikipédia qu’au moins dans le cas particulier de la TYPHOÏDE, il existe bel et bien une très faible proportion (quelques pour cent) de porteurs en bonne santé d’un microbe resté parfaitement pathogène pour ceux auxquels il pourrait être transmis. C’est l’histoire apparemment classique d’une cuisinière aux USA dans les années 1900-1915, qui a fini ses jours en quarantaine parce que la bactérie responsable de la typhoïde survivait dans sa vésicule biliaire, sans l’embêter elle mais toujours susceptible d’être disséminée.
    Mes questions:
    1. Cette histoire dans le cas de la typhoïde est-elle effectivement « classique », parfaitement confirmée par le monde médical ?
    2. Y a -t-il d’autres exemples pour d’autres maladies bactériennes?
    3. La chose existe-t-elle seulement pour les maladies bactériennes, ou bien la trouve-t-on aussi pour CERTAINES maladies à VIRUS ? (Je suppose de votre article que l’on sait que cela n’existe pas pour le virus de l’hépatite B)
    4. Sait-on si cela existe pour les maladies à coronavirus ?
    Merci d’avance !

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