SPÉCIAL « SEMAINE DE LA VACCINATION » : SAMEDI

Cirrhotiques, de l’importance de la vaccination

En cette, Semaine européenne de la vaccination, le thème retenu cette année était: « Où en êtes-vous avec vos vaccins ? »

Lorsqu’on est porteur d’une cirrhose, quelle qu’en soit la cause, on est dans la catégorie des personnes immunodéprimées donc particulièrement vulnérables aux infections diverses.

Lors d’une infection, le foie est en première ligne car c’est à lui que revient le rôle d’éliminer les déchets des bactéries ou des toxines. Ce travail supplémentaire demandé au foie est le plus souvent responsable d’une augmentation des transaminases.

De plus, pour lutter contre les infections, le corps médical a souvent recours à des traitements antibiotiques ou autres, traitements également toxiques pour le foie.

Vous vous rendez compte du travail à accomplir pour un foie déjà malmené par un virus ou autre ? Donc il est primordial d’éviter le plus possible les infections et donc de se faire vacciner et d’être à jour de ses vaccins.

Il faut protéger le patient atteint de cirrhose de toutes les infections possibles.

Les vaccins doivent être à jour, anti diphtérique et polio, sinon il faut revacciner. Hépatite A et B bien sûr, pour ceux qui ne sont pas immunisés (SOS hépatites avait d’ailleurs obtenu le remboursement du vaccin contre l’hépatite A pour les patients porteurs de cirrhose).

Il faut également réaliser la vaccination contre le pneumocoque, le pneumo 23, car cette infection peut être gravissime. Enfin, chaque année on recommande aussi fortement la vaccination antigrippale. Malheureusement, la sécurité sociale ne possède pas toujours la liste des personnes en ALD au stade de cirrhose et il n’y a donc pas d’envoi systématique d’invitation à cette vaccination.

Toutes ces données sont confirmées par le guide de recommandation de la HAS rédigé en accord avec les sociétés savantes. La vaccination est donc fondamentale dans la prise en charge d’un patient cirrhotique mais cette protection doit être prescrite et réalisé dans le cadre des programmes d’éducation thérapeutique avec l’accord du malade.

Alors et vous ? À jour de vos vaccins ?

Pascal Mélin

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/surveillance_cirrhose_-_recommandations_2008_02_13__17_41_31_104.pdf

calendrier vaccinal 2

 

SPÉCIAL « SEMAINE DE LA VACCINATION » : VENDREDI

Vaccinée mais pas protégée…

Ce titre est provocateur, mais il correspond à une réalité.

J’ai rencontré il y a deux ans une aide-soignante dans le cadre des consultations post accidents de travail. En effet, comme tous les soignants, elle avait bénéficié d’une vaccination systématique contre l’hépatite B au début de ses études.

Mais lors d’une piqure accidentelle et le contact avec le sang d’un malade, elle bénéficia d’un bilan de dépistage VIH/VHC et du contrôle de sa protection contre l’hépatite B. Et là, surprise ! On découvre qu’elle n’est pas protégée contre le VHB, qu’elle n’a pas les anticorps protecteurs. Le protocole professionnel prévoit que l’on refasse une nouvelle séance de vaccination, ou des injections, ou des injections de rappel si le taux d’anticorps n’est pas suffisant.

Avant de reprendre la vaccination, on décide d’approfondir le bilan, et là, on découvre que la patiente est porteuse chronique d’une hépatite B. Comment en est-on arrivé là ?

Deux hypothèses sont possibles :

1. La patiente fait partie des rares patients chez qui le vaccin n’a pas été efficace, elle a été contaminée et n’a pas guéri spontanément et est devenue porteuse chronique.

2. Lors de sa vaccination, la patiente était déjà porteuse de l’hépatite B de façon chronique, ce qui explique l’inefficacité de la vaccination.

En poursuivant les explorations et devant l’origine géographique de la patiente, on décida de réaliser un dépistage familial. On découvrit alors que sa mère était porteuse chronique tout comme sa sœur. L’explication était là, nous étions en présence d’une hépatite B dont l’origine était maternelle, sa mère l’avait contaminée au moment de sa naissance…

Cette histoire nous rappelle un point important.

Lorsqu’on va vacciner des adultes, il est possible d’arriver après l’hépatite B et de vacciner des personnes de bonne foi en espérant les protéger, alors, que l’on arrive déjà trop tard. Seuls les nourrissons nés de mère non porteuse d’hépatite B (dépistage obligatoire au cours de la grossesse) peuvent être vaccinés sans aucune hésitation. Chez les ados, on se retrouve dans les programmes de vaccination de rattrapage  avant l’entrée en sexualité. Chez les adultes, il faut se poser la question de l’intérêt d’un dépistage préalable.

Pascal Mélin

SPÉCIAL « SEMAINE DE LA VACCINATION » : JEUDI

Morte pour avoir laissé le vaccin au frigo…

Cette histoire s’est passée il y a quelques années. Je venais de finir une conférence grand public quand un homme d’une cinquantaine d’années, les tempes grisonnantes, est venu m’aborder et m’a raconté cette histoire que je n’oublierai jamais.

« Merci de tout ce que vous faites, informer le plus de monde possible sur les maladies du foie et les hépatites virales. Mais surtout merci, de défendre le vaccin contre l’hépatite B. Moi ma vie s’est écroulée à cause de lui et de mes peurs. Je suis porteur du virus de l’hépatite B, comme deux de mes frères, transmis à notre naissance par notre mère. Je suis maintenant sous traitement, je prends un comprimé par jour, la maladie est sous contrôle me dit mon spécialiste. À chaque fois que je prends mon traitement je pense à ma femme. Lorsqu’on m’a découvert porteur du virus de l’hépatite B, nous vivions ensemble depuis 3 ans et mariés depuis quelques mois. Nous rêvions de faire des enfants et d’acheter une maison, la vie était à nous. À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de traitement, on m’a proposé une simple surveillance en m’expliquant les modes de contaminations (ce qui m’a permis de dire à mes frères de se dépister) par contre, il fallait dépister mon épouse et éventuellement la vacciner.
J’ai dû la supplier de faire le test, elle n’arrêtait pas de dire que ça ne changerait rien à son amour. Mais moi je n’arrivais plus à lui faire l’amour en imaginant que j’étais peut-être en train de la contaminer. Après plusieurs semaines d’hésitation, elle a accepté de faire le test, qui heureusement est revenu négatif, et elle m’a accompagné chez le spécialiste. Lors de cette rencontre, il a été très clair lui expliquant qu’elle prenait des risques et que même si la maladie guérissait spontanément dans plus de 90% des cas, une fois sur cent elle provoquait des formes graves qui pouvaient être mortelles. Nous sommes repartis avec une ordonnance pour acheter les vaccins, ce que j’ai fait pour elle dès le lendemain. Mais elle avait entendu dire par une de ses amies que le vaccin pouvait être dangereux, le vaccin est donc resté dans le bac à légumes. À chaque fois que je tentais de la convaincre de se vacciner, elle me répondait que jusque-là elle n’avait jamais rien eu et que le plus souvent la maladie guérissait seule. De plus dans sa famille on était solide et on vivait vieux. Le vaccin a atteint sa date de validité dans le frigo, je n’osais plus aller cher mon spécialiste qui, à chaque fois me disait que nous étions en train de jouer à la roulette russe alors qu’il suffisait de se vacciner pour être tranquille.
Un jour ne supportant plus ses remarques incessantes concernant ma femme alors que je venais pour ma propre surveillance, je lui ai alors menti en lui disant que ma femme s’était enfin décidée à se vacciner. Quelques mois plus tard ma femme est tombée malade, elle s’est mise à vomir, elle a été hospitalisé dans le service de mon spécialiste, qui m’a alors appris que ma femme présentait une hépatite B fulminante particulièrement grave, qu’il fallait tenter une greffe du foie pour la sauver et qu’il ne comprenait pourquoi le vaccin n’avait pas fonctionné. Il m’avouait s’en vouloir de ne pas avoir demandé un contrôle des anticorps pour vérifier qu’elle était bien protégée.
Pendant 3 jours nous avons attendu une greffe du foie compatible puis son état s’est dégradé et elle est décédée en service de réanimation.
J’avais honte, mon spécialiste culpabilisait alors que c’est moi qui avais tué ma femme. Tué deux fois, une fois par mon virus et une deuxième fois par mon incapacité à la protéger en la vaccinant. Ma vie s’est écroulée, elle était morte avec les vaccins dans le frigo.
Je n’ai jamais rien osé dire ni faire, aujourd’hui j’ai entendu vos messages et je voulais vous confier mon expérience et l’échec de ma vie, continuez de dénoncer l’ignorance et les croyances contre un vaccin qui sauve et empêche une maladie… J’y pense chaque jour en prenant mon traitement. »

Je n’ai rien pu dire, je l’ai remercié de son témoignage en lui serrant la main puis j’ai vu cet homme repartir. Il me semblait plus grand comme si de s’être libéré de son secret l’avait fait grandir je pense souvent à cet hépatant anonyme et à son épouse morte d’avoir laissé un vaccin au frigo. À l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination, il est important pour moi de lui rendre hommage.

Pascal Mélin

SPÉCIAL « SEMAINE DE LA VACCINATION » : MERCREDI

Partenaires sexuels multiples

À partir de combien de partenaires est-on considéré comme ayant des partenaires sexuels multiples ? 2, 3, 5, 10, plus ?

La question est embarrassante vous en conviendrez ? Elle a tout autant déstabilisé l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La définition n’est pas simple car la définition varie en fonction des cultures, des traditions, et d’un pays à l’autre nous pouvons voir les choses différemment.

Que dire des pays où la polygamie est reconnue par exemple ?

Y a-t-il une différence entre avoir un seul partenaire régulier mais plusieurs histoires de couple par an ou avoir en même temps deux partenaires sexuels ?

À moins que la multiplicité ne se résume à ceux qui ont des rapports sexuels avec plusieurs partenaires en même temps, et les échangistes aussi ?

Difficile donc ! Et bien souvent, nous considérons nos pratiques normales et ce sont les autres qui sont dans le risque et l’anormalité. La définition minimale reconnue consiste à vous reconnaitre comme partenaire sexuel multiple à partir du deuxième partenaire au cours de la vie… Là, du coup, tout le monde est concerné ou presque !

Une bonne raison de se vacciner ? Ce nourrisson que vous tenez dans vos bras, qui peut prédire de sa sexualité future, et pourquoi faudrait-il la supposer par avance ? S’il y avait un vaccin contre le SIDA, hésiteriez-vous un instant ? Il aura assez de choses contre lesquelles il devra se défendre à l’âge adulte, alors en le vaccinant tout petit vous pouvez le soulager de ce jeu de la roulette russe. En France, l’hépatite B touche tout le monde avec toujours plus de 100 000 personnes non dépistées et contagieuses… Sauf celles vaccinés bien sûr !

Une bonne raison de se dépister ? Vous êtes un adulte, non vacciné, et vous avez eu plusieurs expériences sexuelles au cours de votre vie, vous êtes donc à risque et vous devez faire un test de dépistage. Votre médecin généraliste vous prescrira une ordonnance avec les tests à effectuer à votre laboratoire habituel, ou alors vous pouvez vous rendre dans un Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit (CDAG).

Nous pouvons certes nous protéger en utilisant le préservatif, c’est une bonne chose pour se protéger des autres IST. Mais la vaccination c’est la meilleure des protections pour la B ! Plus de 100 000 personnes ignorent être infectées par l’hépatite B en France.

Se dépister, et se vacciner c’est se protéger! Et se protéger, c’est protéger les autres.

Pascal Mélin

SPÉCIAL « SEMAINE DE LA VACCINATION » : MARDI

VACCINATION NOURRISSONS

Une bonne raison de se vacciner ? Une bonne raison de se faire vacciner lorsqu’on est nourrisson ? La réponse nous est apportée par les immunologistes. En effet, c’est chez le jeune enfant que les bénéfices immunitaires sont les meilleurs et les plus durables. Car à partir de 25 ans notre immunité baisse inexorablement pour être immunologiquement considéré comme un vieillard à partir de 35 ans. Le vaccin contre l’hépatite B n’est pas obligatoire mais recommandé. Contrairement aux autres vaccins qui concernent des maladies que l’on peut attraper à tout âge, il est parfois difficile de prendre la décision de vacciner son bébé alors que les principaux facteurs de contamination se situent au-delà de l’adolescence, mais comme une de nos affiches le rappelait « Le B.A-BA c’est de vacciner bébé contre l’hépatite B ».
Une bonne raison de se dépister ? Lorsque l’on est une maman enceinte la plupart des pays développés rend obligatoire le dépistage de l’hépatite B en cours de grossesse. Pourquoi ? Parce que la transmission au bébé se fait presque dans 90% des cas avec un passage très important à la chronicité. Mais surtout il existe, si la future maman est porteuse de l’hépatite B, des traitements à mettre en place pour éviter la contamination des nouveau-nés et qui sont alors très efficaces. Plus de 10% des femmes enceintes chaque année sur la terre sont porteuse chronique de l’hépatite B. C’est pourquoi SOS Hépatites réclame d’urgence le développement des TROD VHB (test rapide d’orientation diagnostique de l’hépatite B) et son accessibilité dans tous les lieux de suivis de grossesse ou d’accouchement au monde. UNE VACCINATION UNIVERSELLE POUR UN DEPISTAGE MONDIAL. Parce qu’en 2016 il est inacceptable de naître et de commencer sa vie par une contamination !

Pascal Mélin


L’hépatite B en quelques chiffres :
image004– 2 milliards de personnes dans le monde environ sont infectées par le virus de l’hépatite B ;
– plus de 360 millions de personnes sont porteurs d’une hépatite chronique, pouvant ainsi transmettre le virus ;
– 600 000 personnes environ meurent chaque année des suites d’une hépatite B ;
– l’hépatite B est une infection extrêmement contagieuse : le virus de l’hépatite B est environ 5 à 100 fois plus contagieux que le VIH ;
– environ 5% des personnes atteintes par l’hépatite B souffrent d’hépatite chronique : une sur cinq contractera une cirrhose du foie ;
– l’hépatite B touche environ 300 000 personnes en France ;
– le risque de décès suite à une cirrhose du foie ou d’un cancer du foie est élevé chez les porteurs chroniques de l’hépatite B : il est d’environ un cas sur 4 chez les adultes porteurs chroniques depuis leur enfance ;
– 8% à 15% de la population de la majorité des pays en développement comme l’Afrique sub-saharienne sont porteurs chroniques de l’hépatite (Sources Institut Pasteur).

SPÉCIAL « SEMAINE DE LA VACCINATION » : lundi

Le jeune homme, la vache et le médecin

Je vous propose de démarrer la Semaine européenne de la vaccination par une réflexion étymologique sur l’origine du mot vaccin et sur les balbutiements de la vaccination.

L’histoire se passe en Angleterre, à la fin du 18ème siècle, c’est l’histoire d’un médecin, Edward Jenner, d’un jeune garçon de 8 ans, James Phillips et d’une vache.

À l’époque, l’Angleterre, comme le reste de l’Europe, est frappée de plein fouet par la variole (la petite vérole) et la syphilis (grande vérole). Du côté animalier, c’est une épidémie de cow-pox qui touche les vaches, maladie que l’on appelle la « variola vaccina » ou encore vaccine . En latin, vache se dit « vacca ».

Jenner est médecin, curieux, il sait que la variole défigure et tue les gens, d’ailleurs à l’époque un dicton populaire affirme : « Si tu veux une femme qui n’aura jamais aucune cicatrice au visage, épouse une laitière ». Jenner sait que la vaccine peut se transmettre à l’homme, c’est une maladie bénigne, elle touche essentiellement la population en contact avec le bétail. C’est à partir de cette constatation que Jenner a une idée géniale. Le 14 mai 1796, il prend du pus sur le dos de la main d’une laitière contaminée par l’une de ses vaches, et l’inocule par scarification au jeune James Phillips. Quelques mois plus tard, Jenner tente d’inoculer le virus de la variole à son jeune patient. Mais il ne développe pas la variole il est protégé par la vaccine. Voilà ! Il ne restait plus qu’à inventer le mot vaccination et d’en faire un concept, que d’autres comme Pasteur reprendront et développeront ensuite.

cdn_well_45906i_large
Dr Jenner réalisant son premier vaccine sur James Phipps, âgé de 8 ans. 14 mai 1796. Peinture

« Vaccina » signifie en latin qui vient de la vache. Mais avant ce procédé, il existait la variolisation, technique venant de Chine et d’Inde, qui consistait à prendre du pus d’une personne peu atteinte et de l’inoculer pour se protéger. Malheureusement, les résultats étaient aléatoires, certains n’étaient pas protégés et d’autre déclaraient des formes sévères. L’intelligence de Jenner aura été d’écouter le bon sens populaire et de comprendre qu’une maladie proche de la vache comme la variole, pouvait se transmettre à l’homme de façon organisée, pour le protéger de cette même variole.

Mais dès sa découverte, le principe de vaccination a eu ses détracteurs. Comment une maladie animale pouvait protéger l’homme ? La proximité linguistique entre la petite vérole (la variole) et la grande vérole (la syphilis) sera à l’origine au 19 ème siècle, aux Etats Unis et en Angleterre, d’une farouche opposition au vaccin antivariolique accusé de transmettre la syphilis. Même si la proximité de langage l’incrimine, la biologie l’innocente. La syphilis est due à une bactérie alors que la variole est liée à un virus, rien à voir donc !

L’Angleterre accorde aux vaches une part importante dans son histoire, depuis la variole jusqu’à l’épidémie de vache folle il y a peu. Pourtant, les Anglais ne se sont pas contentés d’être méfiants contre le vaccin de la variole, de 1998 à 2002, donc très récemment c’est le vaccin ROR (Rougeole/Oreillon/Rubéole) qui a été contesté, soupçonné de provoquer l’autisme chez les enfants. En France, nous préférerons accuser le vaccin contre l’hépatite B en 1998.

Mais en 2016, il continue de se dire dans de nombreux pays que les vaccins ne sont pas si naturels et qu’ils pourraient bien rendre stérile ou transmettre le SIDA. Il faut continuer de défendre en 2016 le principe de vaccination qui procure une protection individuelle pour un bénéfice collectif.

Alors l’expression: « Je suis majeur et vacciné » qui revendique liberté et autonomie est un bien joli dicton !

Et vous, au fait, avec vos rappels, vous en êtes où ?

Pascal Mélin 

CALENDRIER VACCINAL 2016

Le gouvernement a rendu public le calendrier vaccinal pour 2016, cette politique de vaccination est élaborée par le Ministre de la Santé après avis des commissions d’experts.

Dans ce rapport, on retrouve le texte et les recommandations concernant les vaccins contre les hépatites virales A et B mais la France a une politique vaccinale délicate à comprendre .

Depuis 2004 et la suppression d’obligation vaccinale contre la tuberculose, la liste des vaccins obligatoires est réduite au minimum.

La gamme des vaccins protecteurs augmentent chaque année mais ils ne sont pas tous pris en charge et ne sont accompagnés que de recommandations.

L’action de vaccination est un acte individuel et l’effet en est une protection collective, mais il semblerait que ce concept soit de plus en plus oublié.

L’intérêt collectif est sacrifié sur l’autel de la liberté individuelle.

Pourtant la politique vaccinale Francaise fait exception en Europe car les autres pays ont, soit des obligations, soit rien, nous sommes le seul pays à avoir « des recommandations vaccinales » ce qui bien sûr ne va pas dans le sens d’une vision claire.

Plutôt étonnant dans un pays où en général ce qui n’est pas obligatoire est interdit!

Face à ce paradoxe, la Ministre de la Santé actuelle a proposé de reprendre le débat public sur la vaccination d’ici la fin de l’année . Bien sûr, SOS hépatites souhaite participer de façon active à ce débat .

Mais revenons au calendrier vaccinal 2016 .

On peut y retrouver deux nouveautés :

D’abord le vaccin contre la fièvre jaune qui ne nécessite plus de rappel, seules deux injections sont suffisantes, ce qui est très important pour le département de Guyane, dernier département Français ou la fièvre jaune sévit encore .

La deuxième nouveauté concerne le vaccin contre le zona.

Là encore la pédagogie n’est pas appliquée. Le zona est le même virus que celui de la varicelle (le VZV virus zona-varicelle). On contracte la varicelle dans ses jeunes années puis le virus se retrouve à l’état quiescent dans des ganglions. Parfois des années plus tard, le virus ressurgit dans un territoire limité suite a une baisse des défenses immunitaires et cela s’appelle alors un zona.

vaccin-vaccination-seringue_266

Mais alors dans le concept, pourquoi parler d’un vaccin contre le zona? En fait, on estime à 250 000, le nombre de personnes qui feront chaque année un zona, le plus souvent ce sont des séniors. Mais, les études ont montré qu’en vaccinant des personnes âgées contre le VZV cela permettrait de réduire de 50% le nombre de zonas en renforçant les défenses immunitaires.

Vous conviendrez que cela nécessite une pédagogie à mettre en place, surtout si l’on imagine un vaccin combiné VZV et grippe.

Autre absurdité : Rien sur la vaccination collective contre le papillomavirus, seules les filles en âge pré-pubère sont concernées, pour les protéger contre le cancer du col de l’utérus.

Cette analyse est une protection individuelle mais l’épidémie se répand grâce à tous, c’est pourquoi de nombreux pays ont choisi de vacciner garçons et filles pour assurer une protection collective massive.

Cet exemple montre bien les paradoxes de la politique vaccinale en France.

Nous continuerons donc de promouvoir le principe de vaccination en défendant son accès le plus large possible.

Pascal Mélin

http://social-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa-sante/calendrier-vaccinal

MÉDIAS CULPA…

Le pôle Justice / Santé du Parquet de Paris a rendu son jugement concernant la dangerosité du vaccin contre l’hépatite B.

LE NON LIEU A ÉTÉ DÉFINITIVEMENT PRONONCÉ !

Il aura fallu 17 ans d’enquêtes et des milliers de pages d’expertises pour arriver enfin à cette conclusion.

Nous avons suivi l’évolution et les rebondissements de cette affaire pas à pas, les relayant sous forme de communiqués, d’articles ou de blog régulièrement sur notre site.

Mais aujourd’hui, ce n’était pas un laboratoire ou un médecin qui était en accusation, c’était le procès d’un vaccin !

Procédure unique au monde et polémique stérile puisque seule la France et les Français étaient réticents à cette vaccination…

En 1994, le gouvernement français se lançait dans un programme de vaccination de masse qui fut suspendu en 1996 par principe de précaution après des signalements de troubles neurologiques et du lien possible avec ce vaccin.

Mais aujourd’hui, le 9 mars 2016, le vaccin est définitivement disculpé mais le principe de vaccination dans son ensemble a perdu la confiance des Français, et ce principe a même été remis en cause par la Ministre de la Santé.

FullSizeRender

Il faut maintenant demander des comptes aux responsables de cette désinformation : le vaccin contre l’hépatite B n’est pas dangereux !

J’en veux aux médias d’avoir confondu principe de précaution et information de principe : le doute, 

la peur, l’angoisse se sont insinués dans les esprits à cause de vous,  j’espère que vous allez réparer les dégâts, mais je ne me fait guère d’illusions… Les médias préfèrent toujours le catastrophisme à l’optimisme, ça fait davantage d’audience !

http://www.francetvinfo.fr/sante/soigner/vaccin-contre-l-hepatite-b-le-carton-rouge-de-michel-et-marina-contre-les-marchands-de-doute_1360941.html

Qui va maintenant s’atteler à réparer, à rassurer, à ré-informer ?

NOUS, BIEN SÛR ! Nous les malades qui avons été blessés dans notre chair et qui savons bien les dégâts que peut faire ce virus.

Pascal Mélin

À ceux qui le souhaite vous pouvez relire les témoignages qui sont déjà passés sur le blog ou le site :

etc, etc… avec les mots clés « hépatite B » et « vaccin » vous trouverez des dizaines de publications !

GOOD MORNING VIETNAM !!!!!!

L’hépatite C ne fait pas de bruit, l’armée non plus…

Mais commençons par nous intéresser aux USA avant de regarder la situation en France. Dans tous les congrès d’hépatologie, les médecins américains appellent cette catégorie de malades les « vétérans », pourquoi ? Parce que les vétérans du Viêtnam sont particulièrement touchés par l’hépatite C, plus que le reste de la population. En effet, le système de santé américain est tel que les anciens combattants sont spécifiquement pris en charge, ce qui permet des études précises sur un grand nombre de patients.

Dans ces années de la guerre du Viêtnam, plusieurs facteurs de transmission se sont ajoutés :

Le premier est l’avènement des politiques transfusionnelles, la guerre du Viêtnam est la première guerre à utiliser la transfusion de façon aussi massive pour sauver des vies. Mais dans ces années, la transfusion ne connaissait pas le VHC et il y avait donc beaucoup de transmissions transfusionnelles.

La deuxième cause est l’usage de drogues par voie intraveineuse. La guerre est, bien sûr, un facteur de stress qui génère des addictions. L’utilisation d’héroïne par voie injectable a donc été un autre vecteur de propagation de l’hépatite C (les seringues n’avaient bien sûr pas d’accès autorisé). Et pour ceux qui ne s’étaient pas contaminés au Viêtnam, le retour au pays et la gestion du stress post-traumatique ont été si durs que certains se sont tournés vers l’héroïne si facilement accessible à cette époque.

Mais, il y a une troisième cause de contamination chez les vétérans dont on parle moins : celle liée aux pratiques médicales.

L’hépatite C, étant inconnue à l’époque, certaines pratiques médicales étaient probablement contaminantes. C’est le cas des vaccinations collectives : les soldats, les uns derrière les autres, vaccinés à la chaîne ne permettant pas l’utilisation de matériel à usage unique. C’est ce que vient nous rappeler une pétition qui circule cette semaine…
Mais il en est de même en France et nous avions déjà dénoncé cela il y a maintenant deux ans. Je m’étais rendu compte que plusieurs patients de plus de 70 ans étaient porteurs de cirrhose virale C sans facteur de contamination retrouvé.

En poussant plus loin la réflexion, je découvrais alors qu’ils avaient tous participé à la guerre d’Algérie dans les années 60. Pourquoi ? Ici encore, le voile pudique des transmissions nosocomiales pointe son nez. On retrouve là aussi des vaccinations de masse et à la chaîne avec du matériel qui n’était pas à usage unique. Un ancien infirmier responsable de l’accueil des nouveaux contingents me l’a confirmé. Mais alors, serait-ce l’armée qui devrait être tenue responsable de ces contaminations et en assurer les conséquences ? La Sécurité Sociale et la solidarité collective couvrent bien sûr les prises en charge des soins, mais la question aurait mérité d’être posée au grand jour…

Pour signer la pétition : https://www.change.org/p/veterans-administration-v-a-veteran-contracted-hepatitis-c-from-air-jet-injectors-in-basic-training-you-can-help?recruiter=65044334&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink

LE VACCIN CONTRE L’HÉPATITE B ENFIN DISCULPE!

Le parquet de Paris s’est finalement prononcé en faveur d’un non-lieu dans l’affaire du vaccin contre l’hépatite B.

Rappel des faits:

En 1994 une grande campagne de vaccination contre l’hépatite B est lancée mais suite à cette mise en place, plusieurs cas de sclérose en plaques sont diagnostiqués.

La chronologie avec la vaccination semblait troublante, donc ces dossiers ont été analysés et 60 plaintes déposées sur plusieurs année.

D’interminables enquêtes et contre enquêtes sont alors lancées pour étudier les rapports de cause à effets , les rapports d’experts se contredisent, et il faudra donc attendre 17 ans pour aboutir enfin à ce résultat et disculper le vaccin incriminé.

De nombreux experts ont avancé que cette maladie était mal connue et que de nombreux facteurs pouvaient être à l’origine du déclenchement de la maladie.

On a pu observer que l’incidence n’avait pas explosé, le nombre de cas n’a pas augmenté alors que 30 millions de personnes sont vaccinées aujourd’hui en France.

Les résultats des études de l’Inserm pour évaluer la sécurité des vaccins sont rassurants, font l’objet d’un consensus international et ont donc conduit les agences de santé à réhabiliter le vaccin contre l’hépatite B.

Le Parquet de Paris et l’Inserm affirment donc aujourd’hui qu’il est hors de cause.

L’association SOS Hépatites en profite pour rappeler sa position en faveur de ce vaccin et l’importance de la vaccination contre l’hépatite B.

Paradoxe franco français: Nous sommes le pays d’Europe le plus en retard pour la vaccination hépatite B et le plus en avance pour le traitement de la C.

A l’occasion de ce non lieu tant attendu nous aimerions que le ministère de la Santé Français en profite pour relancer une campagne de sensibilisation à la vaccination contre l’hépatite B mais également d’une manière plus générale en profite pour réhabiliter les vaccins recommandés par l’OMS.

Parce que ne nous faisons pas trop d’illusions, il restera une partie de la population suspicieuse concernant ce vaccin et tous les vaccins d’une manière générale.

SOS Hépatites

UN VIRUS PEUT EN CACHER UN AUTRE…

L’automne est arrivé et comme chaque année entre l’automne et le beaujolais nouveau, il y a le vaccin de l’année contre la grippe.

Normalement, toute personne prise en charge à 100% par la sécurité sociale pour une maladie du foie, doit dans les jours à venir recevoir une invitation à se faire vacciner contre la grippe.

Les sociétés savantes et la littérature relatent que toute infection et particulièrement la grippe peut être grave et décompenser une cirrhose au point de causer le décès du malade. C’est pourquoi la vaccination contre la grippe est proposée à tous les patients atteints d’une maladie du foie et pas uniquement une cirrhose.

Cela concerne donc toutes les cirrhoses mais aussi toutes les hépatites B ou C, les hémochromatoses, les hépatites autoimmune, les cholangites sclérosantes. Cela n’a pas été simple d’obtenir cette vaccination, c’est pourquoi nous demandons à tous les hépatants suivis pour une maladie du foie de bien vouloir surveiller leur boite aux lettres et en cas de non réception de cette invitation de la caisse d’assurance maladie, nous vous proposons alors deux actions :

  1. Se rendre chez votre médecin généraliste et évaluer avec lui l’intérêt de la vaccination et si besoin vous faire remettre une ordonnance.
  2. Contacter SOS HEPATITES pour nous déclarer de façon anonyme votre département d’origine, votre type de maladie du foie. Nous voulons en effet recueillir les cas de vaccinations justifiées mais encore oubliées.

Pour SOS HEPATITES chaque année la mise à disposition du vaccin contre la grippe est l’occasion de rappeler notre devise « Un traitement pour tous, une guérison pour chacun mais une protection universelle ». C’est de cette protection universelle dont il s’agit. Alors s’il vous plait vaccinez-vous chaque année.

Pour 2015, le vaccin contre la grippe c’est maintenant.

Pascal Mélin

LES VIRUS SONT PARMI NOUS

On oublie trop souvent que les virus sont tout autour de nous et qu’il y a sur terre plus de familles de virus que d’êtres humains.

Pourtant l’actualité nous rappelle que les virus sont omniprésents, ne touchant pas uniquement que l’espèce humaine et qu’ils peuvent être à l’origine d’épidémies.

Prenons le cas des huitres françaises dont la production s’effondre depuis quelques temps. Il s’avère que les huitres meurent ou se développent mal. La récolte a baissé de 40%, la diffusion de ses troubles évoluait sur un mode épidémique. Il s’avère après enquête et recherche que c’est finalement une épidémie virale liée a un virus de la famille de l’herpès. Un projet de vaccin est à l’étude.
À quand une campagne de vaccination nationale pour les huitres ?

Le deuxième exemple dans notre actualité est celui du virus Ebola qui avait fait beaucoup parler de lui. Ce virus était très contagieux, très meurtrier et découvert dans l’Afrique de l’Ouest. Découvert dans l’Afrique de l’Ouest, non seulement ce virus était très contagieux et très meurtrier, mais il touche particulièrement le foie. Les patients contaminés présentent alors une fièvre ictéro-hémorragique car leur foie ne fonctionne plus. Cette épidémie, qui avait mis, il y a plus de dix ans, toute la planète en alerte, a disparu aussi brutalement qu’elle était apparue ; laissant alors de nombreuses questions sans réponses et autant de sujets pour des films apocalyptiques.

Depuis quelques jours, une nouvelle épidémie semble se répandre et un cas aurait été importé et signalé au Canada (en attente de confirmation).

On ne connait pas de traitement au virus Ebola, d’où l’importance de circonscrire l’épidémie en évitant sa diffusion.

Décidément la bataille contre les virus n’est pas gagnée !

Pascal Mélin