ET MAINTENANT LE GARDASIL…

Ils sont devenus fous! Après l’hépatite B, voilà maintenant que l’on s’en prend au vaccin contre le papillomavirus et le gardasil de chez Sanofi pasteur.

Hier, la presse c’est jeté sur l’affaire dramatique de cette jeune femme qui, après sa vaccination, a présenté des troubles neurologiques de type inflammatoire qui pourraient évoquer une sclérose en plaque. Dans la foulée, deux autres plaintes ont été déposé. Mais les deux événements sont-ils en lien ?

Le principe de causalité en médecine est difficile à prouver. A quel moment un évènement A pourrait-il provoquer un évènement B ? La réponse est : Quand dans deux populations identiques, la comparaison entre le non-événement A et l’évènement A provoque des taux d’évènements B significativement différents. Et là, cela devient délicat, comme pour l’hépatite B! Le suivi d’une population pendant un temps donné permettra de découvrir, vaccination ou non, le même nombre de nouveaux cas de sclérose en plaque. Voilà pour la dynamique de groupe.
Cependant, à l’échelon individuel, cela est plus difficile. Si l’on vous répond : « le vaccin est responsable mais pas coupable (tiens je l’ai déjà entendu celle-là !), cela vous serait arrivé de toute façon », ce discours n’est pas entendable…

Plusieurs points sont donc à mettre en lumière :
Premièrement, la probité du laboratoire Sanofi pasteur qui, fort de l’expérience du vaccin contre l’hépatite B, avait durant ces phases de tests et de lancement, vérifié l’innocuité du gardasil. De plus, afin d’être transparents, ils ont avoué avoir 150 de signalement de pharmacovigilance mais sans dossier de causalité évident.
Deuxièmement, tout vaccin amène forcément une modification immunitaire ; c’est d’ailleurs son rôle. Tous les vaccins peuvent donc être incriminés dans des processus de révélations de maladies auto-immunes ou inflammatoires. C’est pour cela que le vaccin reste un acte médical qui doit être réalisé en dehors de périodes infectieuses et après analyse du rapport bénéfice/risque, dans le cadre d une consultation médicale.
Troisièmement, nous oublions trop souvent que le principe de vaccination est un acte collectif pour un bénéfice collectif et non en premier lieu une protection individuelle. Au cours du dernier siècle, les vaccins ont sauvé plus de vie que tout autre invention médicale même les antibiotiques. D’où l’adage : mieux vaut prévenir que guérir !
Nous nous félicitions de la reprise de la vaccination contre l’hépatite B chez les nourrissons mais voici encore une nouvelle mise en cause surmédiatisée et probablement pas de façon équitable. Mais, le principe de protection collective pour nous en France est le suivant : Le papillomavirus est très répendu, c’est probablement l’infection sexuellement transmissible la plus courante. On sait aujourd’hui que ce virus est très souvent retrouvé dans les cancers ORL et dans les cancers du rectum. Ce qui a amené des pays comme le canada à entreprendre une vaccination systématique des garçons et des filles adolescents, avant leurs premiers rapports sexuels.

En France, timidement, nous n’avons que conseiller aux filles de se faire vacciner avec l’accord des parents avant leurs sexualités. Plusieurs centaines de femmes meurent chaque année d’un cancer du col de l’utérus ou de l’utérus, dû initialement au papillomavirus… Toutes les études de projection montrent que si les jeunes filles se vaccinaient à plus de 90 % et que toutes les femmes bénéficiaient régulièrement d’un frottis de dépistage en moins de 10 ans, il n y aurait plus de morts liées à ce cancer. Pourquoi refuser un vaccin qui protège d’un cancer ?

Ils sont devenus fous, mais à SOS hépatites, on a l’habitude et on garde l’asile …

Pascal Mélin