COMMUNIQUÉ DE PRESSE – 2 JUIN 2015 : JOURNÉE NATIONALE HÉPATITES 2015. MOBILISATION DES MALADES.

Communiqué de Presse-01 Juin 2015

 

02 juin 2015 : Journée Nationale de lutte contre les Hépatites virales

Mobilisation des malades

 

A l’occasion de la Journée Nationale de lutte contre les Hépatites virales,  SOS Hépatites rappelle les principaux défis pour mener une lutte efficace contre les virus des hépatites B (VHB) et C (VHC), enjeux majeurs de santé publique en métropole et dans les départements d’Outre-Mer.

Hépatites virales B et C- : l’ignorance persiste

Ces maladies sont autant silencieuses dans le corps des malades que dans les têtes des gens qui les entourent ! La méconnaissance de ces pathologies, des modes de prévention et de transmission perdure. Ces deux virus transmis par du sang contaminé, (le VHB est également transmis par voie sexuelle) sont 10 à 100 fois plus transmissibles que le VIH. 280 000 personnes sont porteuses du VHB et 370 000 du VHC cependant environ 50 % d’entre elles l’ignorent. Leurs conséquences (cirrhose et cancer du foie) provoquent 4 000 à 5000 décès par an.

Hépatite B : pour la fin d’un scandale pour la fin de l’épidémie?

L’hépatite B est la maladie sexuellement transmissible la plus courante au monde. Nous détenons l’ensemble des outils pour mettre un terme à la propagation de l’épidémie : des outils de dépistage variés, un vaccin efficace, des traitements qui ne permettent pas encore de guérir mais qui stoppent la progression de la maladie. Pourtant des freins majeurs persistent bien que 13 études aient montré qu’il n’existait aucune relation entre le vaccin et les maladies neurologiques et notamment la sclérose en plaque. La vaccination est l’un des grands succès de santé publique qui a sauvé des millions de vie. Finissons-en avec cette polémique purement française.

Nous demandons le déploiement d’une vaccination universelle comme recommandée par l’OMS et comme appliquée en Italie et au Canada.

Hépatite C- Le rationnement pose des questions éthiques majeures

Il n’existe actuellement aucun vaccin contre l’hépatite C mais de nouveaux traitements permettent désormais d’éliminer le virus chez la quasi-totalité des malades. Les prix des traitements exigés par les laboratoires ont conduit le gouvernement à réserver ces traitements aux personnes à un stade avancé de la maladie et à encadrer strictement les prescriptions. Les malades doivent désormais attendre que l’état de leur foie et de leur santé se dégradent pour avoir accès aux traitements.

Nous demandons la fin de cette discrimination en ouvrant l’accès aux soins à tous les malades.

 

Notre rôle de patient expert est reconnu… jusqu’à la porte des Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP)

Nous demandons l’autorisation d’accéder aux RCP-devenues obligatoires pour prescrire ces nouveaux traitements-pour effectuer notre mission de représentation des malades, en application directe des principes de démocratie sanitaire hautement portés par nos autorités.

Nous demandons à l’état français de se mobiliser pour une vraie politique de santé publique sur tout le territoire national, un engagement avec des moyens à la hauteur de l’épidémie, un accès aux soins de qualité pour tous et la garantie du secret médical. Actuellement entre 41 000 et 66 000 euros sont investis pour le traitement d’un patient (46 000 à 75 000 euros dans les départements d’Outre-Mer) contre 200€ seulement pour tout son accompagnement dans le soin, pour l’organisation des soins et de la prévention. Nous demandons un investissement financier pour une véritable organisation de la prévention et des soins à la hauteur de l’enjeu de santé publique et des besoins des professionnels.

Un traitement pour tous, une guérison pour chacun et une protection universelle!

Contacts Presse

Pascal MELIN, Président de SOS Hépatites Fédération                                                    07 85 62 91 69

Frédéric CHAFFRAIX, Vice-Président de SOS Hépatites Fédération                               06 62 80 53 74

Stéphane RENAERT, Vice-Président de SOS Fédération en charge des DROM-COM   06 90 54 14 22

NOUS RESTERONS ENRAGÉS CONTRE LES HÉPATITES…

Madagascar compte parmi les pays où le paludisme sévit de façon chronique… Mais ce n’est pas la seule maladie à laquelle la population doit faire face, puisque le choléra ou la peste sont toujours des maladies chroniques sur l’île.

Mais le saviez-vous ? La rage est également une maladie chronique à Madagascar, et les chiens errants trop nombreux.

Madagascar étant une ancienne colonie française, elle a accueilli l’un des premiers instituts Pasteur dans le monde. À ce jour, la rage est toujours une priorité de santé nationale. Il existe dans chaque région sanitaire des centres anti rabiques avec présence de vaccins et de personnels médicaux formés. Ce réseau national est pris en charge par l’Etat malgache, avec une bonne couverture permettant de contrôler les cas de rage humaine.

Ce résultat spectaculaire est probablement dû à la collaboration nationale entre l’Etat et l’institut Pasteur. Nous aussi pour mener à bien notre mission de dépistage et de vaccination, nous avons demandé le soutien de l’institut Pasteur de Madagascar et du laboratoire Sanofi. Ces derniers nous ont permis d’acheter des vaccins à prix réduit puis d’en assurer la conservation et l’acheminement mais également la mise à disposition du Docteur Rami médecin vaccinologue, qui s’est largement investi et que nous remercions.


C’est d’ailleurs le docteur Rami qui, avec l’équipe d’Amsolid sud suivra ce projet, en permettant la réalisation des deuxième et troisième vaccinations contre l’hépatite B.

La santé publique d’un pays comme Madagascar, avec les problèmes sanitaires qu’on lui connait, ne peut se permettre de choix hasardeux ou d’opportunité sanitaire. Ici, plus qu’ailleurs, il est nécessaire d’avoir des décisions politiques claires, cohérentes, arbitrées et justifiées. Pour illustrer mes propos je voudrais prendre deux exemples: l’un passé et l’autre présent.
Il y a plusieurs années, le ministère de la santé malgache avait reçu un lot de 1000 vaccins contre l’hépatite B, que croyez-vous qu’il advint ? Mille personnes ont reçu la première injection mais pas les suivantes ! N’aurait-il pas mieux valu vacciner 333 personnes correctement ? Aujourd’hui quelle est la stratégie contre l’hépatite B, le choléra ou la peste ? Nous avons dès le premier jour de notre action rencontré le médecin du ministère, responsable de la lutte contre les hépatites virales. Mais elle n’a pas souhaité s’exprimer… Il est vrai qu’ici, nous sommes entre les deux tours des élections présidentielles, c’était peut-être un droit de réserve ?
Au présent maintenant. Pendant que nous étions dans notre action, nous avons appris que dans le nord de l’île, 9000 adolescentes allaient recevoir à titre expérimental le vaccin contre le papillomavirus. Cette vaccination devrait permettre la réduction du nombre de cas de cancer du col de l’utérus dans les années à venir pour les élèves vaccinées. Stratégie ou opportunité sanitaire ? Il me semble que l’hépatite B génère plus de cancer que le papillomavirus ? Alors ne nous trompons pas de cible. Ce n’est pas l’un ou l’autre vaccin qu’il faut, c’est bien sur les deux mais dans une cohérence de développement durable et de protection.

Nous resterons enragées contre l’hépatite B, car Pasteur nous a montré depuis plus d’un siècle à travers le développement de ses instituts que « lorsqu’il y a une volonté, il y a un chemin » nous le trouverons …

Pascal Mélin