HÉPATITES ET MIGRANTS…

Les épidémies d’hépatites virales sont liées à des mauvaises conditions d’hygiène et à une promiscuité importante. C’est ainsi, à chaque fois qu’un pays est en proie à un effondrement socio-économique, sa population est exposée à des épidémies d’hépatites virales.

Lors des tremblements de terre, les médias nous annoncent toujours des épidémies de peste ou de choléra… Rarement des hépatites virales, car le plus souvent elles sont sans symptômes donc moins spectaculaires… Mais le virus silencieux est là !

L’un des plus grands camps de rétention de réfugiés sur le territoire Grec s’appelle Idomeni et 14000 personnes y sont bloquées attendant un accès possible vers l’Eldorado. Mais il y a quelques jours les premiers cas d’hépatite A aigüe se sont déclarés, entre autres chez une fillette de 9 ans, mais l’épidémie devrait exploser dans les jours à venir.

Toutes les conditions sont réunies pour voir apparaitre des cas d’hépatite aigüe : concentration humaine, mauvaises conditions d’hygiène, mélange d’adultes et d’enfants.

Des situations identiques se sont déjà présentées durant ces 50 dernières années.

On se souviendra de l’explosion de la Yougoslavie et des guerres qui ont suivi, entrainant des épidémies d’hépatites A aigües redoutables qui ont abouti pour certaines à des hépatites fulminantes : 1 cas sur 1000 chez les enfants, 1 sur 100 chez l’adulte, et pouvant aller jusqu’à 1 cas sur 50 et le plus souvent mortel chez toutes personnes âgées de plus de 60 ans.

Alors hépatites et migrants vous y croyez maintenant ? Les virus sont décidément dans toutes les actualités…

Pascal Mélin

TATOUAGES : NE NOUS TROMPONS PAS DE CIBLES

Quels desseins pour les tatouages en France ? À partir de janvier, les amateurs de tatouages devront faire le chemin inverse de la télévision : nous passerons de la couleur au noir et blanc !

En fait en janvier prochain, la décision a été prise d’interdire l’utilisation des tatouages en couleurs qui sont de plus en plus prisés. En effet, sous couvert du principe de précaution, on évoque que les différents pigments utilisés pourraient être allergisants, voire même cancérigènes. Aucune étude sérieuse et fiable ne permet d’avoir des arguments fiables. Par contre l’épouvantail du principe de précaution est hissé !

Le problème est pourtant important puisque les estimations montrent qu’une personne sur cinq soit 20% de la population est concernée et a déjà eu recours aux tatouages professionnels ou artisanaux.

Mais le problème ne se trouve pas au niveau des couleurs mais des risques infectieux. On ne rappellera jamais suffisamment que les conditions de tatouage nécessitent des conditions d’hygiènes chirurgicales. Il n’est pas rare d’avoir des infections bactériennes ou bien exceptionnellement la transmission d’une hépatite virale car le matériel n’est pas toujours à usage unique. Il est urgent de donner un cadre légal au tatouage car aujourd’hui n’importe qui peut se déclarer tatoueur du jour au lendemain et travailler dans n’importe quelles conditions. Nous ne nous opposons pas aux tatoueurs, nous demandons leurs professionnalisations, leurs reconnaissances et l’affichage clair des règles d’asepsie utilisées. Il n’est pas rare de voir que certains récupèrent les encres de pigments couteux qui étaient dans le pistolet pour les utiliser. Oui mais voilà, il y a eu un contact avec les fluides biologiques et donc un risque potentiel. La règle devrait être l’usage unique. Et pour limiter la diffusion, SOS Hépatites rappelle que toute personne porteuse d’une hépatite virale devrait le signaler avant de pouvoir bénéficier de soins, il en va de même pour les tatouages. Mais dire les choses n’est-ce pas s’exposer à la discrimination ?

Pascal Mélin