TATOUAGES : NE NOUS TROMPONS PAS DE CIBLES

Quels desseins pour les tatouages en France ? À partir de janvier, les amateurs de tatouages devront faire le chemin inverse de la télévision : nous passerons de la couleur au noir et blanc !

En fait en janvier prochain, la décision a été prise d’interdire l’utilisation des tatouages en couleurs qui sont de plus en plus prisés. En effet, sous couvert du principe de précaution, on évoque que les différents pigments utilisés pourraient être allergisants, voire même cancérigènes. Aucune étude sérieuse et fiable ne permet d’avoir des arguments fiables. Par contre l’épouvantail du principe de précaution est hissé !

Le problème est pourtant important puisque les estimations montrent qu’une personne sur cinq soit 20% de la population est concernée et a déjà eu recours aux tatouages professionnels ou artisanaux.

Mais le problème ne se trouve pas au niveau des couleurs mais des risques infectieux. On ne rappellera jamais suffisamment que les conditions de tatouage nécessitent des conditions d’hygiènes chirurgicales. Il n’est pas rare d’avoir des infections bactériennes ou bien exceptionnellement la transmission d’une hépatite virale car le matériel n’est pas toujours à usage unique. Il est urgent de donner un cadre légal au tatouage car aujourd’hui n’importe qui peut se déclarer tatoueur du jour au lendemain et travailler dans n’importe quelles conditions. Nous ne nous opposons pas aux tatoueurs, nous demandons leurs professionnalisations, leurs reconnaissances et l’affichage clair des règles d’asepsie utilisées. Il n’est pas rare de voir que certains récupèrent les encres de pigments couteux qui étaient dans le pistolet pour les utiliser. Oui mais voilà, il y a eu un contact avec les fluides biologiques et donc un risque potentiel. La règle devrait être l’usage unique. Et pour limiter la diffusion, SOS Hépatites rappelle que toute personne porteuse d’une hépatite virale devrait le signaler avant de pouvoir bénéficier de soins, il en va de même pour les tatouages. Mais dire les choses n’est-ce pas s’exposer à la discrimination ?

Pascal Mélin