EN DIRECT DE BOSTON : HEPATITES ALCCOLIQUES AIGUES : LA REPONSE ANGLAISE…

Le débat anime la communauté hépatologique de longue date : en cas d’hépatite alcoolique faut-il mieux traiter les patients par corticoïdes ou par dérivés de la pentoxifylline ? Les anglais qui sont confrontés à des alcoolisations aigues massives, ont mis en place l’étude STOPAH pour tenter de répondre à cette question. L’hépatite alcoolique aigue est définit par un ictère et une défaillance hépatique aigue qui est encore trop souvent mortelle malgré la mise en place d’un sevrage et d’une hospitalisation.

En trois ans 65 centres de Grande Bretagne ont inclus 5234 patients qui ont été étudiés et 1103 furent randomisés et au final 1053 ont pu être suivis et évalués par la mortalité à 28 et 90 jours puis à 1 an.

L’étude se répartissait en 4 bras avec comme traitement dans les 28 premiers jours.

A/les patients recevaient placébo et placébo

B/ les patients recevaient prednisolone et placébo

C/ les patients recevaient pentoxifylline et placébo

D/ les patients recevaient pentoxifylline et prednisolone

Résultats :

A/ à 28 jours 16,7% de décés
B/ à 28 jours 14,3% de décés
C/ à 28 jours 19,4% de décés
D/ à 28 jours 13,5% de décés

A 90 jours et à 1 an la mortalité n’était pas différente dans les 4 groupes. La prednisolone était donc capable de réduire la mortalité de 39% à 28 jours mais ce résultat n’était pas maintenu au-delà de 28 jours. Dans les groupes recevant de la prednisolone les décès étaient dus à une infection dans 13,5 % des cas contre 7,9% dans les autres groupes. Il y a donc autant de décès dans les 4 groupes mais on meurt plus souvent d’infection si on a pris des corticoïdes.

Le traitement miracle de l’hépatite alcoolique aigue n’existe pas et se solde par un taux important de décès malgré une prise en charge en réanimation. La réponse est donc à chercher dans le contrôle des consommations alcooliques et la prévention. J’ai une idée on pourrait appeler cela la RDR Réduction Des Risques…

Pascal Mélin

EN DIRECT DE BOSTON : AASLD LA FRENCH TOUCH…

Le congrès américain d’hépatologie , AASLD, vient d’ouvrir ses portes à Boston et c’est le Pr Marc Bourlière qui portera les couleurs de la France en présentant pour Gilead une étude de phase 3 qui s’est réalisée dans 20 centres hospitaliers français et qui a testé une association fixe de lédipasvir et de sofosbuvir chez des patients cirrhotiques en échec d’un traitement préalable par interféron pégylé /ribavirine ayant reçu ou non ,du bocéprévir ou du télaprévir.

155 patients sont rentrés dans cette étude la moitié ont reçus 12 semaines de trithérapie par lédipasvir/sofosbuvir et de la ribavirine (LED/SOF/RIB)pendant que le deuxième groupe recevait lédipsavir/ sofosbuvir et un placebo de ribavirine(LED/SOF) pendant 24 semaines

Résultats : l’association LED/SOF/RIB pendant 12 semaines a permis d’obtenir 96 % de guérison virologique et dans le groupe LED/SOF pendant 24 semaines 97 % des malades étaient répondeur virologiques. La tolérance était identique et seul 3 ou 4 % des patients étaient en échec.

En 2014 guérir les cirrhotiques en échec préalable de traitement conventionnel est une priorité de santé publique, car il sont à très haut risque de complications. Cette étude nous démontre que 6 mois de bi thérapie sofosbuvir/ lédipasvir fait aussi bien que 3 mois de tri-thérapie sofosbuvir /lédipasvir / ribavirine avec plus de 95% de guérison .Tous les cirrhotiques en échec ont à portée de main la guérison virologique, retournez donc interpeller votre spécialiste.

Comme le disait notre campagne de communication 2013 l’hépatite C, C’est maintenant.

Pascal Mélin

COMMUNIQUÉ DE PRESSE : ACCÈS UNIVERSEL AU TRAITEMENT CURATIF DE L’HÉPATITE C AU SEIN ET AU-DELÀ DE L’UE

Communiqué de presse

30 juillet 2014

 

ACCÈS UNIVERSEL AU TRAITEMENT CURATIF DE L’HÉPATITE C AU SEIN ET AU-DELÀ DE L’UE

 

Appel aux ministres de la santé des pays membres de l’UE et aux PDG des laboratoires pharmaceutiques AbbVie, BMS, Gilead, Janssen et Merck / MSD.

 Les organisations de société civile, les Forums, Associations et Réseaux de personnes atteintes du virus de l’hépatite C (VHC) en Europe, soussignés, veulent souligner que:

 En 2010, 57 000 décès étaient déjà directement imputables au VHC. Ce lourd tribu continuera de croître de façon exponentielle si rien est fait 1.

 En 2008 déjà, l’Organisation Mondiale de la Santé2,3 annonçait que : 47 147 européens mouraient de cancer hépatocellulaire (CHC) et 84 697 européens (1,8% de l’ensemble des décès dans l’UE) mouraient de cirrhose du foie principalement liée au VHC.

Par ailleurs :

  • La prévalence de l’hépatite C dans l’UE des 28 varie de 0,4% à 4% et nous sommes face un traitement révolutionnaire contre cette infection. L’efficacité sur la réponse virologique est observée sur une courte durée, il y a peu d’effets indésirables, pas administration d’interféron pégylé ou de ribavirine, un taux de guérison proche de 100% et le traitement est adapté à tous les génotypes, tous les états fibreux du foie et à toutes les maladies du foie,
  • Sachant que l’éradication du VHC est envisageable dans les 15 prochaines années à condition que l’accès universel à la prévention, au dépistage, aux soins et au traitement soient possible,
  • Partant du principe que l’accès universel au traitement doit être un droit pour chaque individu : la priorisation des personnes atteintes selon l’état d’avancement de la maladie mais aussi l’assurance que toutes les personnes soient traitées selon l’offre de soins, qui doit être d’être améliorée,
  • Réaffirmant le droit à la santé comme un droit de l’Homme fondamental.

Enfin, considérant la récente résolution de l’OMS sur les hépatites virales4 nous réclamons à tous les ministres de la santé de :

  • Allouer des ressources humaines, techniques et financières à la prévention, au dépistage et au traitement de l’hépatite C en mettant en œuvre des stratégies et plans d’action pour éliminer la pandémie ;
  • Impliquer significativement les professionnels de santé, experts, communautés, patients et les personnes usagers de drogues par voie intraveineuse. Ces derniers représentant le groupe le plus infecté par le VHC.

Reconnaissant et applaudissant l’investissement et l’innovation colossale réalisée par les laboratoires pharmaceutiques dans le traitement de l’hépatite C

Nous appelons les laboratoires pharmaceutiques à :

  • Engager urgemment des négociations significatives pour assurer un accès universel, de toutes les personnes atteintes de l’hépatite C, à ce traitement de pointe. Ce qui revient à proposer un prix durable et abordable aux différents systèmes de santé européens tout en considérant l’ensemble de contraintes financières auxquelles ils font face.

Nous appelons les laboratoires pharmaceutiques, les gouvernements et les instances réglementaires à montrer leur engagement à sauver des vies en proposant des combinaisons double et triple d’antiviraux à action directe (objectif non atteint), aujourd’hui uniquement disponibles gratuitement à un faible pourcentage de personnes malades dans un état de santé instable et critique.

Nous, Européens, faisons face à une limitation complète ou un non accès pour tous, à ce traitement de pointe dans nos pays. Les prix proposés, particulièrement celui du Sofosbuvir, un traitement clé avec une activité pan-génotypique, utilisé dans différentes associations, rendent impossible une stratégie d’accès au traitement pour tous à court ou moyen termes, même dans des pays dotés d’un système de santé actif et d’une faible prévalence.

Les négociations entre les gouvernements des pays de l’UE et les laboratoires pharmaceutiques devraient impliquer la communauté.

Le système récent de fond commun d’acquisition qui permet de réaliser des acquisitions communes5 entre pays, procédure qui concerne également les médicaments du VHC, peut être un moyen de faciliter l’accès aux médicaments à des prix abordables.

Nous accueillons également positivement l’initiative française lors du Conseil de l’EPSCO du 19/20 juin : « Prix des médicaments innovants : La délégation française attire l’attention du Conseil sur le prix élevé des médicaments contre l’hépatite C, qui est intenable pour les budgets de santé des États membres »6

Si toutes les négociations de bonne foi échouent, nous considérons que la dernière option des pays serait d’user de leur droit d’utiliser la licence d’office7.

Cordialement,

Margaret Walker, Association Européenne de Patients malades du Foie, European Liver Patients Association (ELPA)

Margaret@elpa-info.org

Membres : 34 membres, 26 pays

 

Charles Gore, Alliance Mondiale contre l’Hépatite, World Hepatitis Alliance (WHA)

Charles.Gore@worldhepatitisalliance.org

Membres : 185 membres, 71 pays

 

Eliot Ross Albers, Réseau International des Usagers de Drogues, International Network of People who Use Drugs (INPUD)

eliotalbers@inpud.net

Membres : 302 membres, 64 pays

 

Eberhard Schatz, Réseau de Coordination, Correlation Network

eschatz@correlation-net.org

Membres : plus de 100 institutions et membres individuels de tous les pays d’Europe

 

Sergey Votyagov, Réseau Eurasien de Réduction des Risques, Eurasian Harm Reduction Network (EHRN)

sergey@harm-reduction.org

Membres : plus de 500 institutionnels et membres individuels en Europe centrale de l’est et Asie centrale

 

Maria Phelan, Réseau Européen de Réduction des Risques, European Harm Reduction Network (EHRN)

maria.phelan@ihra.net

Membres : plus de 200 institutionnels et membres individuels dans tous les états membres de l’UE

 

Maria Phelan, Association Internationale de Réduction des Risques, International Harm Reduction Association (IHRA)

maria.phelan@ihra.net

Membres : plus de 8000 membres dans le monde

 

Lella Cosmaro, Forum de la Société Civile, Civil Society Forum (CSF)

office@aidsactioneurope.org

Tamás Bereczky, Forum de la Société Civile, Civil Society Forum (CSF)

Tamas.Bereczky@eatg.org

Membres : 40 organisations membres et réseaux, 31 pays

 

Chris Ward, Groupe Européen de Traitement du Sida, European Aids Treatment Group (EATG)

chris.ward@eatg.org

Membres : 131 membres, 41 pays de la région Europe de l’Organisation Mondiale de la Santé, WHO Europe region

 

Silke Klumb, Aids Action Europe (AAE)

silke.klumb@dah.aidshilfe.de

Membres : 452 organisations et réseaux membres, 46 pays

 

1. Cowie BC et al. Oral EASL 2014; J Hepatol 2014; 60 (supplement 1)

2. EASL The Burden of liver disease in Europe – A review of available epidemiological data, 2013, quoting WHO

3. http://www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/gbd/en/

4. WHO resolution 67.6 on viral hepatitis, May 22th 2014, Ninth plenary meeting

5. EXPLANATORY NOTE ON THE JOINT PROCUREMENT INITIATIVE 6.3.2 Antiretrovirals for HIV/AIDS and medicines to treat co-infections (Luxemburg, May 2014)

6. http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/lsa/143271.pdf

7. Doha Declaration on use of compulsory licences

http://www.who.int/medicines/areas/policy/doha_declaration/en/

UN DIMANCHE SAINT ET HÉPATANT…

Ce dimanche 27 avril aurait pu être comme tous les autres… Et bien non. C’était un dimanche hépatant.

Vous vous levez et les informations vous expliquent que Jean Paul 2 va entrer dans la grande famille des Saints. Voilà donc pour la première fois et de façon officielle un hépatant devenu un Saint.
En effet, lors de la tentative d’assassinat à son encontre, Jean Paul 2 avait été grièvement blessé et a dû sa survie à une transfusion. Malheureusement les voies du sang n’étaient pas pénétrables à l’époque et il a donc été contaminé par le virus de l’hépatite C. Je vous propose donc que le nouveau Saint devienne celui de tous les malades du foie. Merci de veiller sur nous.

La journée se poursuit dans cette débauche de Saint. Puis le soir, pour me changer les idées, je me jette devant la télévision devant un épisode de « Body of proof » sur W9… Et là, par surprise, j’apprends qu’un terroriste s’est auto infecté le virus de Marburg (le cousin d’Ébola) et le disperse dans la ville de Philadelphie. C’est l’hécatombe les gens meurent en 3 jours, l’horreur ! Sauf un patient toujours vivant plus de 3 jours après et que l’on voit sur son lit d’isolement boire du bourbon.
Savez-vous pourquoi lui est toujours vivant ? La réponse est dans la série parce qu’il a la « chance » d’avoir une hépatite C et d’être sous interféron, ce qui ralenti la progression du virus ! C’est quand même fort. Avoir une hépatite serait une chance et sous interféron en plus ! Celle-là, je ne l’avais jamais entendue. Et les médecins qui l’autorisent à boire de l’alcool sur un lit de réanimation !
J’aurai bien une explication, je pense que le scénariste est porteur d’une hépatite C sous traitement et que c’est son subconscient qui parle, ne croyez-vous pas ? Mais attention car le patient meurt dans la série.
Et puis, il y a ce médecin qui croit avoir trouvé un vaccin et qui sans aucune autorisation va l’administrer en intraveineux bien sûre ! Le premier patient (porteur de l’hépatite C) meurt en quelques minutes alors que la deuxième (l’héroïne) est sauvée et son état s’améliore en quelques minutes ! Inadmissible, en plus, le jour de la clôture de la Semaine européenne de la vaccination !
Aujourd’hui les vaccins sont préventifs et doivent être administrés avant le contact avec l’infection. Ils ne permettent que de se protéger contre des maladies mais de nombreuses équipes travaillent sur un vaccin thérapeutique qui pourrait aider les défenses immunitaires des personnes déjà infectées à mieux combattre l’agent qui les infectent. Ce qui se fait déjà dans l’hépatite B. De plus, ce futur traitement ne serait pas efficace en quelques minutes…

J’étais d’abord très en colère me disant qu’on n’avait pas le droit de répandre de telles erreurs. Puis, je me suis dit que si le scénariste était un hépatant, il devait suivre l’actualité thérapeutique sur le site de SOS Hépatites et c’est pour cela qu’il avait connaissance des vaccins thérapeutiques.

Quel dimanche Saint et Hépatant !

Pascal Mélin

HEPATITE : PETITION POR L’ACCES A LA TRITHERAPIE EN ROUMANIE

Il existe des inégalités face à l’accès au soins en matière de thérapie. Ainsi, dans un soucis d’homogénéité, l’ELPA (European Livers Patients Association) a lancé une pétition pour l’accès à la trithérapie en Roumanie. Alors qu’en France, nous sommes en passe d’accéder à la quadrithérapie et à de nouveaux traitements, certains pays, eux, n’ont même pas accès à la trithérapie, à l’instar de nombreux États européens tel la Roumanie.

Vous pouvez également signer la pétition en suivant le lien ci-dessous; Parce qu’il n’y a pas d’État en droit d’être soigner plus qu’un autre!

Pétition