ACTES DES 2EME RENCONTRES PARLEMENTAIRES SUR L’HÉPATITE C

Les actes des travaux des 2es Rencontres parlementaires sur l’Hépatite C, qui se sont tenues le mardi 27 mai dernier, présidées par Jean-Pierre Door, député du Loiret, président du groupe d’études « Professions de santé et coordination sanitaire » et Jean-Louis Touraine, député du Rhône, président du groupe d’études « Sida », sont disponibles ICI.

Vous y trouverez également le compte-rendu du déjeuner débat autour du professeur Didier Houssin, conseiller de l’Organisation mondiale de la Santé sur la préparation au risque pandémique.

Session 1 : l’hépatite C, une priorité nationale de santé ?

Sessions 2 : mobiliser les acteurs, comment améliorer le parcours de soins et prendre en compte l’hétérogénéité des populations concernées ?

Session 3 : un nouveau tournant pour éradiquer l’épidémie ?

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE : ACCÈS UNIVERSEL AU TRAITEMENT CURATIF DE L’HÉPATITE C AU SEIN ET AU-DELÀ DE L’UE

Communiqué de presse

30 juillet 2014

 

ACCÈS UNIVERSEL AU TRAITEMENT CURATIF DE L’HÉPATITE C AU SEIN ET AU-DELÀ DE L’UE

 

Appel aux ministres de la santé des pays membres de l’UE et aux PDG des laboratoires pharmaceutiques AbbVie, BMS, Gilead, Janssen et Merck / MSD.

 Les organisations de société civile, les Forums, Associations et Réseaux de personnes atteintes du virus de l’hépatite C (VHC) en Europe, soussignés, veulent souligner que:

 En 2010, 57 000 décès étaient déjà directement imputables au VHC. Ce lourd tribu continuera de croître de façon exponentielle si rien est fait 1.

 En 2008 déjà, l’Organisation Mondiale de la Santé2,3 annonçait que : 47 147 européens mouraient de cancer hépatocellulaire (CHC) et 84 697 européens (1,8% de l’ensemble des décès dans l’UE) mouraient de cirrhose du foie principalement liée au VHC.

Par ailleurs :

  • La prévalence de l’hépatite C dans l’UE des 28 varie de 0,4% à 4% et nous sommes face un traitement révolutionnaire contre cette infection. L’efficacité sur la réponse virologique est observée sur une courte durée, il y a peu d’effets indésirables, pas administration d’interféron pégylé ou de ribavirine, un taux de guérison proche de 100% et le traitement est adapté à tous les génotypes, tous les états fibreux du foie et à toutes les maladies du foie,
  • Sachant que l’éradication du VHC est envisageable dans les 15 prochaines années à condition que l’accès universel à la prévention, au dépistage, aux soins et au traitement soient possible,
  • Partant du principe que l’accès universel au traitement doit être un droit pour chaque individu : la priorisation des personnes atteintes selon l’état d’avancement de la maladie mais aussi l’assurance que toutes les personnes soient traitées selon l’offre de soins, qui doit être d’être améliorée,
  • Réaffirmant le droit à la santé comme un droit de l’Homme fondamental.

Enfin, considérant la récente résolution de l’OMS sur les hépatites virales4 nous réclamons à tous les ministres de la santé de :

  • Allouer des ressources humaines, techniques et financières à la prévention, au dépistage et au traitement de l’hépatite C en mettant en œuvre des stratégies et plans d’action pour éliminer la pandémie ;
  • Impliquer significativement les professionnels de santé, experts, communautés, patients et les personnes usagers de drogues par voie intraveineuse. Ces derniers représentant le groupe le plus infecté par le VHC.

Reconnaissant et applaudissant l’investissement et l’innovation colossale réalisée par les laboratoires pharmaceutiques dans le traitement de l’hépatite C

Nous appelons les laboratoires pharmaceutiques à :

  • Engager urgemment des négociations significatives pour assurer un accès universel, de toutes les personnes atteintes de l’hépatite C, à ce traitement de pointe. Ce qui revient à proposer un prix durable et abordable aux différents systèmes de santé européens tout en considérant l’ensemble de contraintes financières auxquelles ils font face.

Nous appelons les laboratoires pharmaceutiques, les gouvernements et les instances réglementaires à montrer leur engagement à sauver des vies en proposant des combinaisons double et triple d’antiviraux à action directe (objectif non atteint), aujourd’hui uniquement disponibles gratuitement à un faible pourcentage de personnes malades dans un état de santé instable et critique.

Nous, Européens, faisons face à une limitation complète ou un non accès pour tous, à ce traitement de pointe dans nos pays. Les prix proposés, particulièrement celui du Sofosbuvir, un traitement clé avec une activité pan-génotypique, utilisé dans différentes associations, rendent impossible une stratégie d’accès au traitement pour tous à court ou moyen termes, même dans des pays dotés d’un système de santé actif et d’une faible prévalence.

Les négociations entre les gouvernements des pays de l’UE et les laboratoires pharmaceutiques devraient impliquer la communauté.

Le système récent de fond commun d’acquisition qui permet de réaliser des acquisitions communes5 entre pays, procédure qui concerne également les médicaments du VHC, peut être un moyen de faciliter l’accès aux médicaments à des prix abordables.

Nous accueillons également positivement l’initiative française lors du Conseil de l’EPSCO du 19/20 juin : « Prix des médicaments innovants : La délégation française attire l’attention du Conseil sur le prix élevé des médicaments contre l’hépatite C, qui est intenable pour les budgets de santé des États membres »6

Si toutes les négociations de bonne foi échouent, nous considérons que la dernière option des pays serait d’user de leur droit d’utiliser la licence d’office7.

Cordialement,

Margaret Walker, Association Européenne de Patients malades du Foie, European Liver Patients Association (ELPA)

Margaret@elpa-info.org

Membres : 34 membres, 26 pays

 

Charles Gore, Alliance Mondiale contre l’Hépatite, World Hepatitis Alliance (WHA)

Charles.Gore@worldhepatitisalliance.org

Membres : 185 membres, 71 pays

 

Eliot Ross Albers, Réseau International des Usagers de Drogues, International Network of People who Use Drugs (INPUD)

eliotalbers@inpud.net

Membres : 302 membres, 64 pays

 

Eberhard Schatz, Réseau de Coordination, Correlation Network

eschatz@correlation-net.org

Membres : plus de 100 institutions et membres individuels de tous les pays d’Europe

 

Sergey Votyagov, Réseau Eurasien de Réduction des Risques, Eurasian Harm Reduction Network (EHRN)

sergey@harm-reduction.org

Membres : plus de 500 institutionnels et membres individuels en Europe centrale de l’est et Asie centrale

 

Maria Phelan, Réseau Européen de Réduction des Risques, European Harm Reduction Network (EHRN)

maria.phelan@ihra.net

Membres : plus de 200 institutionnels et membres individuels dans tous les états membres de l’UE

 

Maria Phelan, Association Internationale de Réduction des Risques, International Harm Reduction Association (IHRA)

maria.phelan@ihra.net

Membres : plus de 8000 membres dans le monde

 

Lella Cosmaro, Forum de la Société Civile, Civil Society Forum (CSF)

office@aidsactioneurope.org

Tamás Bereczky, Forum de la Société Civile, Civil Society Forum (CSF)

Tamas.Bereczky@eatg.org

Membres : 40 organisations membres et réseaux, 31 pays

 

Chris Ward, Groupe Européen de Traitement du Sida, European Aids Treatment Group (EATG)

chris.ward@eatg.org

Membres : 131 membres, 41 pays de la région Europe de l’Organisation Mondiale de la Santé, WHO Europe region

 

Silke Klumb, Aids Action Europe (AAE)

silke.klumb@dah.aidshilfe.de

Membres : 452 organisations et réseaux membres, 46 pays

 

1. Cowie BC et al. Oral EASL 2014; J Hepatol 2014; 60 (supplement 1)

2. EASL The Burden of liver disease in Europe – A review of available epidemiological data, 2013, quoting WHO

3. http://www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/gbd/en/

4. WHO resolution 67.6 on viral hepatitis, May 22th 2014, Ninth plenary meeting

5. EXPLANATORY NOTE ON THE JOINT PROCUREMENT INITIATIVE 6.3.2 Antiretrovirals for HIV/AIDS and medicines to treat co-infections (Luxemburg, May 2014)

6. http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/lsa/143271.pdf

7. Doha Declaration on use of compulsory licences

http://www.who.int/medicines/areas/policy/doha_declaration/en/

LA VIE EN JAUNE DE PIAF…

L’été et le temps des vacances, sont souvent le moment de voir des films ou de lire des livres que l’on a raté pendant les mois ou les années précédentes. Cet été essayez de voir La Môme, film d’Olivier Dahan de 2007 rediffusé sur les chaines nationales ce week-end. Marion Cotillard interprète magnifiquement Edith Piaf et nous retrace sa vie autour des années 1959-60, où lors d’une tournée aux USA, la Môme s’effondre en plein récital. On redécouvre dans ce film le coté addictif de la chanteuse à travers des scènes d’alcoolisation ou de consommation de drogues. On la voit même perdue dans un lit avec un compagnon, sous l’effet de produits, une seringue sale dans le lit !

À l’époque les seringues uniques n’existaient pas et l’on n’avait pas encore inventé le concept de réduction des risques. Quelques séquences plus loin alors qu’Édith est en convalescence dans un hôpital et très affaiblie, elle s’exclame : « Il ne faut pas des mois pour se remettre d’une jaunisse ! »

Et bien si la Môme ! Une jaunisse attrapée à l’âge adulte est le plus souvent une hépatite aigue alcoolique ou virale, et il faut souvent plusieurs mois pour s’en remettre. Et il y a fort à parier qu’à cette époque, Edit Piaf a présenté une hépatite virale, pourtant cette grande dame n’est restée dans l’histoire de la médecine que parce qu’elle était porteuse d’une polyarthrite- rhumatoïde. On peut d’ailleurs imaginer que ce sont ces douleurs rhumatologiques qui ont répondu à l’alcool et aux drogues, la précipitant ainsi dans une dépendance.

Décidément la Môme ne voyait pas toujours la vie en rose…

Pascal Mélin

L’HÉPATITE C SUR FACEBOOK

Le laboratoire Janssen vient de créer une page facebook spécialement dédiée à l’hépatite C: « Ensemble face à l’hépatite C ».
Pour combattre de manière collective ce virus, le laboratoire Janssen, à l’origine du développement puis de la commercialisation du simeprevir, antiviral à action direct propose d’échanger, conseiller et aider toute les personnes atteintes ou concernées par l’hépatite C:

https://www.facebook.com/EnsembleFaceHepatiteC

HÉPATITE C: LUTTER CONTRE LE VIRUS ET SES RÉSISTANCES

L’institut national de la santé et de la recherche médicale (l’Inserm), publie sur son site internet, www.inserm.fr, un article pleins d’espoirs pour les pour les malades porteurs d’une hépatites C. Une étude de chercheurs vient de tester une stratégie prometteuse contre les résistances aux nouveaux antiviraux à action directe. Vous pouvez lire la totalité de l’article ci dessous ou l’écouter en cliquant sur le lien suivant: http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/hepatite-c-lutter-contre-le-virus-et-ses-resistances

La lutte contre les résistances aux nouveaux antiviraux à action directe contre le virus de l’hépatite C ne fait que commencer. Des chercheurs viennent de montrer comment ces résistances diffusent dans le foie. Ils ont en outre testé une stratégie prometteuse permettant de limiter ce phénomène.

Par contact direct de cellule à cellule : Voilà l’itinéraire secret qu’utilisent des souches résistantes du virus de l’hépatite C (VHC) pour contaminer les hépatocytes environnants. Ce mode de circulation offre au virus l’énorme avantage d’échapper aux anticorps neutralisants présents dans le sang. Il s’ajoute à celui, plus classique, de libération de nouveaux virions dans la circulation par la cellule hôte.

La transmission directe de virus de cellule à cellule est un phénomène qui était déjà connu, mais des chercheurs viennent de montrer que cette voie profite largement aux virus résistants aux antiviraux à action directe (DAA) et contribue à la diffusion de ces résistances dans l’organisme. Ces travaux sont soutenus par l’ANRS.

La preuve in vitro
Les DAAs, tels le sofosbuvir et le simeprevir, sont des médicaments développés récemment. Ils ciblent directement la réplication du VHC, contrairement aux autres traitements (interféron et ribavirine) qui agissent de façon indirecte. Les DAAs sont très efficaces, avec des taux de réponse au traitement de 90 %. Mais cette efficacité est menacée par l’apparition de résistances. C’est dans ce contexte que le Pr Thomas Baumert* et ses collaborateurs ont entrepris d’étudier le phénomène de la transmission du virus de cellule en cellule sur des virus résistants à un DAA.

Dans ce but, des hépatocytes cultivés in vitro ont été infectés avec des virus sensibles ou résistants à un DAA. L’ajout d’anticorps permettant de neutraliser les virus excrétés par les cellules a permis d’observer uniquement le phénomène de transmission de cellule à cellule. Au bout de 14 jours, toutes les cellules en culture étaient infectées et les souches résistantes étaient prédominantes. « Ces travaux montrent bien que les virus qui passent de cellule en cellule échappent aux anticorps neutralisant présents dans la circulation et que cela contribue à la diffusion de résistances. Il s’agit très probablement d’une stratégie virale pour échapper à la pression environnante », estime Thomas Baumert, auteur senior de ces travaux.

Une piste thérapeutique prometteuse

Forts de ce constat, les chercheurs ont renouvelé l’expérience en ajoutant dans le milieu de culture des molécules ciblant des facteurs présents sur les cellules de l’hôte, nécessaires à l’entrée du VHC. Il s’agit d’une nouvelle classe thérapeutique appelée HTEI pour host-targeting entry inhibitor, composée d’anticorps monoclonaux ou de molécules chimiques en phase préclinique de développement. Il est apparu que l’addition de ces molécules interrompt la diffusion du virus. « Les HTEIs semblent très intéressants pour limiter cette diffusion de cellule à cellule et lutter à la fois contre le virus et les résistances aux antiviraux, estime le Pr Thomas Baumert. Les associer aux DAAs pourrait permettre d’améliorer considérablement la prise en charge des patients ». Cette stratégie pourrait également constituer une nouvelle possibilité pour les personnes non éligibles aux DAAs compte tenu de la toxicité de ces derniers, en particulier pour les patients candidats à une greffe de foie ou coinfectés par le VIH.

Les premiers résultats d’expériences conduites chez la souris confirment l’intérêt d’une telle approche : dans ce modèle d’étude, la diffusion du virus paraît très altérée par l’association d’un DAA et d’un HTEI. Une association qui devrait donc marquer des points dans les années à venir.

Notes

* unité 1110 Inserm/Université de Strasbourg
Références

Xiao F, Fofana I, Heydmann L, Barth H, Soulier E, Habersetzer F, Doffoël M, Bukh J, Patel AH, Zeisel MB, Baumert TF (2014) Hepatitis C virus cell-cell transmission and resistance to direct-acting antiviral agents. PLoS Pathog 10(5):e1004128. doi: 10.1371/journal.ppat.1004128.

Xiao F, Fofana I, Thumann C, Mailly L, Alles R, Robinet E, Meyer N, Schaeffer M, Habersetzer F, Doffoël M, Leyssen P, Neyts J, Zeisel MB, Baumert TF (2014) Synergy of entry inhibitors with direct-acting antivirals uncovers novel combinations for prevention and treatment of hepatitis C. Gut gutjnl-2013-306155. doi: 10.1136/gutjnl-2013-306155.

Chung RT, Baumert TF (2014) Curing chronic hepatitis C–the arc of a medical triumph. N Engl J Med 370(17):1576-8. doi: 10.1056/NEJMp1400986.

http://www.inserm.fr/

IL 28 B, VOTRE FUTUR SOUVENIR

Dans la lutte contre l’hépatite C, depuis longtemps, les médecins ont cherché à prédire la guérison ou les chances de guérison.

Ainsi, on découvrit très tôt que le virus de l’hépatite C se décomposait en 6 sous-types différents et qu’il n’avait pas tous la même sensibilité. Par exemple, en cas d’infection par un génotype 1, la guérison ne pouvait être obtenue que dans 40 à 50% des cas contre 80 à 85 % en cas de génotype 3.
Le génotype est donc essentiel pour savoir où l’on va. Il en est de même pour les traitements qui sont plus difficilement efficaces en cas de cirrhose. Sans oublier les dosages de ribavirine sanguine qui ont aussi été fait.

Depuis deux ans, la grande nouveauté est la détermination du génotypage de l’IL 28 B, un marqueur capable de prédire la qualité de réaction de notre système immunitaire en cas de traitement par interféron. Oui mais voilà: les nouveaux traitements, actuellement développés, sont tellement puissants que l’on ne voit plus de différence d’efficacité quel que soit le génotypage de l’IL 28 B. Et bientôt, cette différence d’efficacité ne se verra plus non plus, quel que soit le génotype du virus.

L’IL 28 B sera votre futur souvenir, un signe des anciens combattants qui trainaient dans les consultations d’hépatologie dans les années 2010-2013. La puissance thérapeutique des nouveaux traitements modifiera les pratiques médicales comme la voiture a détrôné le cheval. Mais qui accompagnera la perception des patients ? On n’osera plus dire malade, car à peine le diagnostic sera fait que vous serez déjà presque guéris ! Des nouveaux médecins pour des nouveaux malades pour découvrir une nouvelle médecine ou l’on guérira d’une maladie chronique avant même d’en avoir pris pleinement conscience.

Cette science-fiction ce n’est pas demain c’est maintenant et c’est le paradoxe de l’hépatite C.

Pascal Mélin

L’ATU DU SIMEPREVIR EST ÉLARGIE

L’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de cohorte du Simeprevir vient d’être élargie. Elle peut dorénavant être utilisée en association avec d’autres médicaments, dans le traitement de l’hépatite C chronique alors qu’elle n’était délivrée en octobre 2013 que pour son association à la Ribavirine et à l’interféron. Simeprivir est indiqué chez les patients adultes atteints d’une hépatite C due au génotype 1 ou 4, à un stade avancé.

Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous, du site de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur lequel vous pourrez entre autre consulter les indications, le protocole d’utilisation thérapeutique ou encore la notice:
http://ansm.sante.fr/Activites/Autorisations-Temporaires-d-Utilisation-ATU/L-ATU-de-cohorte/Liste-des-specialites-faisant-actuellement-l-objet-d-une-ATU-de-cohorte/SIMEPREVIR-150-mg-gelule

UN NOUVEAU GUIDE DE RECOMMANDATIONS POUR LA PRISE EN CHARGE DU VHC PAR l’OMS

Les premières recommandations de l’organisation mondiale de la santé (OMS) pour le dépistage, les soins et les traitements du virus de l’hépatite C viennent de paraitre et d’être présentées dans le cadre d’EASL 2014.

L’OMS préconise, entre autres, que le coût des nouveaux traitements soit plus bas et de renforcer le dépistage des populations fortement exposées.

Ci-dessous, le lien vers la page des recommandations, extraite du site de l’OMS. Ces recommandations ne sont disponibles qu’en anglais pour le moment.

Vous pouvez également les télécharger en cliquant ici.

LES HÉPATITES B ET C 10 FOIS PLUS MORTELLES QUE LE VIH DANS L’UE

Pourquoidocteur.fr est un site d’information médicale dont les journalistes et experts assurent la couverture éditoriale des grands congrès. Ci-dessous, un article de la journaliste Afsané Sabouhi qui revient sur la différence de mortalité entre les hépatites B et C au sein de l’union européenne:

La mortalité liée aux hépatites virales est en hausse. En 2010, les virus des hépatites B et C ont causé 90 000 décès dans les pays de l’UE contre 8000 pour le VIH.

« Bien que le VIH/Sida reste indéniablement une priorité de santé publique, la plus forte mortalité liées aux hépatites B et C par rapport à celle liée au VIH en Europe montre que les hépatites doivent maintenant clairement compter aussi parmi les priorités en matière de santé », souligne le Dr Laurent Castera, hépato-gastroentérologue à l’hôpital Beaujon à Clichy. Les hépatites virales tuent en effet plus de 10 fois plus d’habitants de l’Union Européenne que le virus du Sida.

Selon l’étude Global Burden Disease 2010, présentée aujourd’hui à Londres dans le cadre du congrès international d’hépatologie, le virus de l’hépatite C a fait 57 000 victimes en 2010 dans l’Union Européenne, celui de l’hépatite B 31 000 et celui du Sida 8 000.

Revoir l’ordre des priorités de l’UE en santé publique
Sur le continent européen, la mortalité liée au VIH a chuté de plus de moitié depuis la fin des années 90, à l’exception de l’Europe de l’Est où elle continue d’augmenter. « A l’inverse, la mortalité liée aux hépatites virales n’a cessé d’augmenter ces 15 dernières années en Europe », a souligné Jennifer MacLachlan, la chercheuse australienne co-auteur de cette étude internationale financée en grande partie par la Fondation Bill&Melinda Gates.

Pour les spécialistes, ces résultats doivent amener à revoir l’ordre des priorités de santé publique du moins dans l’Union Européenne. A l’échelle du continent européen en revanche, si l’on ajoute les pays de l’Est très touchés par l’épidémie de Sida, le VIH reste la 6e cause de mortalité avec près d’1,5 millions de décès en 2010 tandis que les hépatites virales B et C sont la 9e cause avec 1,3 millions de décès en 2010.

HÉPATITE C : l’AFEF PROPOS DES AVIS D’EXPERTS

Le traitement des hépatites chroniques virales C évolue chaque jour. En attendant les recommandations de
l’AFEF dans la prise en charge des malades infectés par le virus de l’hépatite C prévues le 29 mai 2015, l’AFEF a
souhaité proposer des avis d’experts quant aux choix des traitements de l’hépatite C. Ces avis d’experts seront
actualisés régulièrement en fonction de l’état des connaissances sur le site de l’AFEF, d’où nous tirons l’avis d’experts ci-dessous, de mars 2014:

Avis experts AFEF Mars 2014

HEPATITE C : LA FRANCE POURRA -T-ELLE RELEVER LE DEFI ?

Aujourd’hui, est publié l’interview du journal anglais « The Economist », auquel notre président et hépatologue Pascal Mélin a répondu. L’article, que vous pourrez lire sur le site de Janssen ou en cliquant sur le lien en bas de page, revient sur les efforts de la France en matière de lutte contre l’hépatite C.

Alors que l’hépatite C et tous les malades infectés vivent une révolution thérapeutique, le journal « The Economist » fait le point sur notre épidémie française et notre position européenne. Cette révolution est marquée par l’arrivée des nouvelles molécules qui permettent de guérir plus de 9 patients sur 10 avec juste trois à six mois de traitement. Avec une personne sur cent infectée en France, il s’agissait d’un problème de santé publique.

Une prise de conscience médicale puis politique partielle a eu lieu. Plusieurs plans gouvernementaux de lutte contre les hépatites se sont succédés, ce qui a permis à la France d’être le pays leader dans la lutte contre l’hépatite C en Europe.

Pourtant, il semble bien que nous n’avons dépisté et traité que les malades les plus simples. Heureusement, les nouvelles molécules plus puissantes et mieux tolérées arrivent à point nommé alors que l’épidémie du cancer du foie ne cessera d’augmenter jusqu’en 2020.

Alors, l’effort est à poursuivre maintenant. Nous n’avons pas d’autre choix que de mener le combat contre cette épidémie. Toute autre alternative serait une erreur aux yeux de l’Histoire. Le slogan de SOS HEPATITES est maintenant : « un traitement pour tous, une guérison pour chacun ». La France doit rester un leader européen. Ce n’est pas au milieu du guet qu’il faut s’arrêter et apprendre à nager en se disant que l’on n’aura pas pied jusqu’à l’autre rive.

Cet article reprend l’histoire et met en lumière le débat contradictoire que nous avons actuellement. Échanger, partager sont des richesses. Mais ne devons-nous pas craindre un abandon politique ? L’hépatite C n’est pas uniquement un problème politique, médical, ou social. Ce n’est qu’avec la conjonction des trois associés aux malades et au grand public que nous pourrons vaincre cette épidémie. Car aujourd’hui, ce rêve est à portée de conscience politique et citoyenne. Mais tous ensemble, nous devons faire cet effort maintenant, c’est ce que nous rappelle ce très bon article.

Pascal Mélin

Pour lire et relire l’article en français, extrait du site du laboratoire Janssen et publié dans l’hebdomadaire anglais « The Economist », cliquez ici.

DOMINIQUE HAMELIN NOUS A QUITTÉ

Dominique tu n’étais pas pour nous uniquement le président de SOS HEPATITES Pays de Loire, tu étais avant tout un malade, un militant, tu étais de notre famille de la trop grande famille des hépatants, tu étais notre ami. Quand la voix d’un malade s’éteint, on sait qu’il faudra crier plus fort pour être entendu. Mais notre colère et notre peine aujourd’hui nous aiderons à poursuivre les combats que tu avais rejoins.

Je ne te connaissais pas dans ton intimité mais les quelques fois où nous avions pu échanger, j’avais ressenti l’entièreté de ton investissement. Dès les premières heures de SOS HEPATITES, tu participais à l’animation de notre site et aux forums d’échanges. Tes mots étaient justes, tu n’aimais pas toujours parler mais tu participais à nos actions avec tes propres émotions, et toi, tu préférais les images, capter des instants, des bouts de présent. La maladie et le virus avaient pris possession de ta vie et t’avaient obligé à voir le futur et ta vie différemment… Tu avais fini par l’accepter et composer, en cherchant à travers l’expérience des autres à comprendre les événements de ta propre vie.

Les pieds de nez de la vie t’ont fait partir le jour où l’on rendait public les résultats des nouveaux traitements permettant de guérir 99% des malades atteints d’hépatite C. Comble de la provocation, certains osent dire que le problème de l’hépatite C est réglé. Nous sommes là pour dire aujourd’hui que pour certains il est déjà trop tard… Nous voulons maintenant une égalité de chances pour accéder aux traitements et faire disparaitre cette infection virale : UN TRAITEMENT POUR TOUS UNE GUERISON POUR CHACUN, voilà notre nouvelle devise, que tu aurais aimé et partagé avec nous. Je suis sûr que tout de suite, tu aurais imaginé les images. Tu arrivais à ne plus laisser la maladie prendre le dessus. Tu disais que militer était une forme de traitement. Comme l’a dit Gandhi : « Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait trente fois le tour du monde mais celui qui a fait le tour de sa tête…»

Je crois que tu étais un grand voyageur, la maladie t’avait fait voyager à l’intérieur de toi-même, tu la comprenais et l’acceptais en mettant et en exprimant ta colère autrement. Nous te t’entendrons plus. Merci d’avoir été toi et de nous laisser de belles images. Je te fais la promesse Dominique, devant les tiens et tes amis que nous continuerons de crier : « Un traitement pour tous, une guérison pour chacun ».

Pascal Mélin