ATTENTE DE LA CONSULTATION = DURÉE DE TRAITEMENT

Quelle équation ! Jamais on n’aurait imaginé une telle formule lorsque les traitements duraient 18 mois… Comme c’est dur de guérir d’une maladie chronique. Il est intéressant de réaliser que lorsqu’on est atteint d’une maladie chronique, le temps s’étire différemment et l’attente semble plus acceptable, c’est l’effet chewing gum.

Le temps subit des distorsions le temps du médecin n’est pas celui du malade. Combien de fois a-t-on entendu : « Il n’y a jamais d’urgence à prendre médicalement une hépatite C » ? En fait ce n’est pas l’hépatite C qu’on doit prendre en charge mais bien un patient porteur d’hépatite C. Et ce malade a ses propres questions, ses angoisses, ses peurs, son parcours de vie, ses représentations et ses croyances. L’urgence c’est l’information !

Mais aujourd’hui les sources d’information sont multiples, différentes et partisanes et c’est dans ce contexte que SOS Hépatites s’est vue confier par les autorités la réalisation web d’une « Plateforme Hépatante ». Cette plateforme est désormais en ligne. Car l’accès à une information juste claire et loyale est le premier des traitements. Maintenant, attendre la consultation qui est en moyenne de 4 mois sera bientôt deux fois plus long que les traitements qui se réduisent à deux mois. Quel paradoxe ! Pour sortir d’une maladie chronique l’attente de la consultation est deux fois plus longue que celle du traitement.

Pascal Mélin

DÉPISTAGE LORS DES CONSULTATIONS D’ANESTHÉSIE

SOS Hépatites demande depuis longtemps l’augmentation du nombre de tests de dépistage, et à ce sujet nous avions évoqué le dépistage possible lors des consultations d’anesthésie.
Il y a chaque année en France 10 millions de consultations d’anesthésie. Les malades ignorant leur sérologies positives VHC seraient 74000, et c’est lors du dernier congrès des JFHOD 2016 il y a une semaine que le Dr Lasalle de Grasse a présenté les résultats de ce travail.
L’étude s’est déroulée du 3 avril au 10 juillet 2015 dans le centre hospitalier privé de Grasse. Durant cette période, 1553 consultations d’anesthésie ont été réalisées, et un questionnaire remis par les secrétaires de la consultation.
1003 questionnaires furent récupérés (les secrétaires n’étant pas toujours là pour les remettre). 675 ont été remplis (67%) : 455 patients ont accepté le principe de dépistage (67%), mais seulement 271 ont effectués des tests VHB/VHC/VIH. Les anesthésistes lors de la consultation pouvaient alors répondre aux questions ou convaincre les réfractaires.
Résultats : aucun dépistage positif pour le VIH et le VHB mais 4 positifs pour le VHC soit 1,47 % des cas, et seuls 3 étaient virémiques (1,11%) . En tout état de cause, cette stratégie de dépistage lors de consultations semble intéressante.
Les Sociétés Savantes SFAR (Société Francaise d’Anesthésie et de Réanimation) et le l’AFEF (Association Francaise des Maladies du Foie) doivent se rencontrer pour évoquer la faisabilité d’un tel projet.

Un exemple à suivre.

Pascal Mélin