CANCER DU FOIE, L’ARTICLE QUI M’ÉNERVE !

Nous ne sommes pas tous égaux devant le cancer du foie… d’accord.

Nous n’avons pas tous les mêmes chances devant un cancer du foie…d’accord !

Nous n’avons pas, dans chaque région, le même plateau technique disponible devant un cancer du foie… d’accord !

Mais il y a pourtant des choses que l’on pensait acquises et qu’il n’est plus nécessaire de prouver, comme l’intérêt des réunions de concertation pluridisciplinaire en cas de cancer du foie ! Ou de n’importe quel cancer d’ailleurs !

Mais cela ne doit pas être évident pour tout le monde puisqu’une équipe coréenne menée par le Dr Sinn a publié en janvier 2019 l’article suivant :

Multidisciplinary approach is associated with improved survival of hepatocellular carcinoma patients.

Ne rigolez pas !

Une équipe pluridisciplinaire (EPD) s’est réunie une fois par semaine ; elle était composée d’hépatologues, de chirurgiens, de radiologues diagnosticiens, de radiologues interventionnels, de radio-oncologues, d’oncologues médicaux, de pathologistes et de coordinateurs. Chaque équipe examinait au maximum 15 cas en 1 heure. (Soit au moins 4 minutes par dossier).

L’étude a été réalisée comme seuls les Coréens savent le faire, 6619 dossiers de cancer du foie ont été sélectionnés dont 738 (11%°) ont été pris en charge par une EPD mais dans un centre unique et de façon rétrospective.

Les résultats ont été comparés à une population de patients pris en charge de façon traditionnelle ! Pour analyser les résultats, la survie à 5 ans était le juge de paix comment souvent en cancérologie.

A cinq ans avec prise en charge par une équipe pluridisciplinaire, la survie était de 71,2% contre 49,4% avec les prises en charge traditionnelle !!!

La démonstration est faite qu’il y a plus de choses dans plusieurs têtes que dans une seule ! Mais ils sont allés plus loin et ont démontré que l’intérêt de la réflexion pluridisciplinaire était particulièrement significatif en cas de tumeur grave ou complexe.

A tous ceux qui seraient tentés d’éclater de rire devant de tels résultats qui prouvent de façon non discutable l’intérêt d’une RCP en cas de cancer du foie.

Je dirai : « Regardez leurs mauvais chiffres avec 49% de survie à 5 ans et souvenez-vous qu’en France malgré nos RCP nous ne sommes pas à plus de 25% de survie ! »

Car cancer du foie et hépatite C ou B, même combat, ce qui change l’histoire de la maladie c’est le dépistage !

Pascal Mélin

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