SHAWKAN, UN SYMBOLE HÉPATANT…

SHAWKANEn ce moment, tout le monde a ses idoles, pour les élections primaires, la présidence, les Miss France, le hand-ball…

À SOS Hépatites, notre idole c’est Shawkan.

En France, il est naturel que toute personne incarcérée puisse se soigner y compris d’une hépatite C, mais les prisons égyptiennes ne sont pas les prisons françaises.

La population égyptienne est atteinte d’hépatite C à la hauteur de 15 à 20 %.

L’accès aux soins contre l’hépatite C est devenu une priorité nationale.
Des stratégies d’aide internationale se mettent en place pour aider l’Egypte. C’est le cas en France avec l’ANRS (Agence Nationale De Recherche sur le SIDA et les hépatites virales).

Mais, revenons sur les faits pour ce qui nous intéresse aujourd’hui :
En août 2013, le 14 août le même jour où le Président Morsi est destitué, les forces armées égyptiennes donnent l’assaut contre les frères musulmans qui occupaient depuis un mois les places Rabaa et Nahda au Caire.

Cet assaut meurtrier sera responsable du décès de plus de 800 personnes.
Des journalistes sont présents pour couvrir l’événement, et trois d’entre eux sont arrêtés et mis en garde à vue. Les journalistes américains et français sont libérés dans les 48 heures, mais le journaliste égyptien Mohamed Abou Zeid alias Shawkan est incarcéré préventivement.

Aujourd’hui, il a 29 ans, il est toujours en prison, n’a toujours pas été jugé, alors que la loi égyptienne limite à 2 ans maximum l’incarcération préventive.

Que lui reproche-t-on ?

Des homicides involontaires et la détention d’armes, alors que sa seule arme était son appareil photo. Il n’est pas seul, 738 personnes sont inculpées dans l’affaire du démantèlement de la place Rabaa.

Mais Shawkan subit la double peine, car il est porteur d’une hépatite C, son état de santé s’est dégradé, il est incarcéré dans des conditions terribles et on lui refuse l’accès au traitement en prison.
C’est pourquoi, nous voulons faire de Shawkan, le symbole international de l’inaccessibilité au traitement de l’hépatite C.
Il est soutenu par Journaliste Sans Frontières, Amnesty International aussi qui a lancé une pétition, mais à partir d’aujourd’hui, il le sera aussi par SOS Hépatites, car à travers Shawkan, la liberté de la presse rejoint la lutte contre les freins aux traitements de l’hépatite C.

Aujourd’hui, nous sommes tous des Shawkan, le traitement universel, nous invite à une prise de conscience internationale de la nécessaire solidarité entre tous les malades.

Pour en savoir plus : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/12/10/egypte-le-photojournaliste-shawkan-emprisonne-depuis-2013-est-menace-d-execution_5046809_3212.html

Signez la pétition : https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/petitions/liberte-pour-shawkan-en-prison-pour-avoir-pris-des-photos

La position de la France dans ses actions de collaboration avec l’Egypte dans la lutte contre l’hépatite C est inacceptable. Nous exigeons que ces projets soient suspendus tant que des malades comme Shawkan puissent avoir accès aux soins.

L’accès aux soins universels ne se décrète pas il s’exige !

Pascal Mélin


Infos de dernière minute : son procès qui devait se dérouler le 7 février est déplacé au 25 mai, son dossier médical va, semble-t-il, être examiné.

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3 commentaires sur “SHAWKAN, UN SYMBOLE HÉPATANT…

  1. Ah ces dictatures incapables de faire taire les journalistes autrement que par la prison ou la peine de mort !Elles devraient prendre exemple sur la France. En France, les journalistes se taisent sur le « génocide » qui consiste a laisser mourir a petit feu en toute connaissance de cause et sciemment des dizaines de milliers de transfusés d avant 1990 en ne les dépistant pas et ce, depuis plus de deux décennies. Il fraudra bien nous expliquer un jour les raisons de ce silence et comment des chrétiens et des défenseurs des droits de l homme peuvent se taire devant cela ?

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