DÉPISTAGE DE L’HÉPATITE C : SOS HÉPATITES ET AFEF FAVORABLES À UNE CAMPAGNE GRAND PUBLIC

apm_newsPar Virginie BAGOUET, au Forum national Hépatites virales et maladies du foie

PARIS, 28 novembre 2016 (APM) – Afin de dépister et traiter les personnes chroniquement infectées par le virus de l’hépatite C, SOS Hépatites et l’Association française pour l’étude du foie (Afef) ont plaidé en faveur d’une campagne d’information grand public, à l’occasion du 18ème forum national Hépatites virales et maladies du foie organisé à Paris lundi et mardi.

Ce forum est marqué par les 20 ans de l’association de patients.

Pascal Mélin, son fondateur, a souligné qu’il aurait souhaité la présence de la ministre chargée de la santé, Marisol Touraine, afin notamment de la remercier pour la mise à disposition des tests rapides d’orientation diagnostique de l’hépatite C (Trod, cf APM VIB6OBFG7T), l’accès universel aux nouveaux traitements de l’hépatite C (stratégie ayant obtenu jeudi l’aval de la Commission de la transparence, cf APM EH0OH587M) et le droit à l’oubli accordé aux personnes guéries (cf APM NC8O20RAK).

Le cas de l’hépatite C doit être « un modèle pour les autres hépatopathies », a souligné Pascal Mélin. Il a rappelé que des traitements permettant d’éliminer le virus chez la quasi-totalité des patients avaient été mis à disposition 25 ans seulement après la découverte du virus en 1989.

L’association s’est adaptée à cette situation en élargissant son champ d’action à toutes les maladies du foie.

Il reste environ 150.000 personnes infectées par le virus de l’hépatite C (VHC) à traiter, dont la moitié est identifiée et sera prise en charge. Mais il demeure 75.000 personnes non dépistées. Leur dépistage et leur traitement peuvent demander plusieurs années, a pointé le Pr Daniel Dhumeaux qui a dirigé les recommandations 2016 de prise en charge du VHC.

Dans ce rapport, il notamment préconisé que tous les adultes se voient proposer au moins une fois dans leur vie un dépistage de l’hépatite C.

Le Pr Victor de Lédinghen du CHU de Bordeaux, porte-parole de l’Afef, a proposé l’idée d’une campagne d’information grand public sur l’hépatite C conduite par l’Afef ou SOS Hépatites et payée par l’industrie pharmaceutique. Il a pointé le fait que les Trod n’étaient actuellement pas disponibles partout et que le parc de Fibroscan* (Echosens) devait s’étoffer. Il considère que l’industrie pharmaceutique pourrait contribuer à pallier ces manques.

SOS Hépatites a mis en avant le fait qu’elle n’aurait jamais pu mener des expérimentations sur les Trod sans l’aide des laboratoires. Pour l’association, si les autorités publiques n’apportent pas les financements suffisants, le recours aux industriels deviendra nécessaire.

Dans le cadre du projet #savoircguérir, elle compte demander des financements aux laboratoires pharmaceutiques pour aider à la diffusion d’une chanson rock écrite par Jewly.

Le Pr Daniel Dhumeaux et Thomas Laurenceau, journaliste près de 15 ans à 60 Millions de consommateurs et membre de l’association SOS Hépatites, ont indiqué qu’un tel financement nécessitait de gérer la question des liens d’intérêts.

Des articles ont assimilé l’appel au traitement universel à une manipulation orchestrée par l’industrie pharmaceutique avec la complicité des spécialistes et des associations de patients, a rappelé Thomas Laurenceau. « Il faut faire attention à l’hypersensibilité de la société vis-à-vis des conflits d’intérêts », a-t-il ajouté.

De son côté, Thierry Poynard de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP, Paris) inventeur du FibroTest* (BioPredictive), a défendu l’intérêt d’un dépistage universel de la fibrose plutôt que de l’hépatite C au moyen d’un test non invasif une fois tous les 10 ans à partir de 45-50 ans. Selon lui, la fibrose souvent multifactorielle, constitue « l’urgence ». « Pourquoi se focaliser sur l’hépatite B ou C? », s’est-il interrogé.

Le Pr Dhumeaux s’est dit favorable au dépistage des fibroses et des cirrhoses. Toutefois, il a pointé l’intérêt d’un dépistage précoce des patients infectés par le VHC, afin de pouvoir les traiter en l’absence de fibrose et maîtriser l’épidémie.

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