DEPISTAGE ET MIGRANTS…

Les CeGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostique) qui sont anciennement des centres de dépistage anonyme et gratuit ont vu leur prérogative s’étendre au dépistage hors les murs.

C’est ainsi que les CeGIDD se sont vus confier les missions de dépistage, de vaccination et de mise en place de soins.

Localement, un foyer d’accueil s’est vu confié 42 migrants. Les consignes sont claires, il faut proposer le dépistage VIH/VHB/VHC à tous les migrants. Alors, l’infirmière du CeGIDD est allée à la rencontre de tous ces migrants d’Afrique sub-saharienne.

La première question que l’on peut se poser face à cette population fatiguée, effrayée, et ne parlant pas toujours le français est la suivante : « Comment un refugié peut-il refuser le dépistage ? »

Après une explication collective, traduite aussi bien que possible, les 42 candidats à l’immigration viennent se faire dépister.

Il y a quelques jours les résultats sont tombés, aucun n’était porteur du VIH ni du VHC. Par contre, on retrouvait 5 porteurs chroniques de l’hépatite B ce qui fait presque 15 %…

Mais maintenant comment faire ?

Nous devons lever l’anonymat et poursuivre les bilans pour savoir s’ils sont porteurs d’une hépatite active, nous devons aussi leur donner leurs résultats.

  • Comment respecter la confidentialité en passant par des traducteurs au sein même de leur communauté ?
  • Comment respecter la confidentialité en ne proposant qu’à 5 personnes de venir faire des bilans complémentaires à l’hôpital ?
  • Comment faire pour vacciner le reste du groupe sans isoler les malades ?

Notre système d’annonce et de prise en charge s’est amélioré au fil des années dans un concept de consultation individuelle.

Le dépistage communautaire nécessite de voir les choses différemment, mais tout en respectant l’individualité de la personne dans son intimité et sa spécificité.

Pascal Mélin

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4 commentaires sur “DEPISTAGE ET MIGRANTS…

  1. Former des médecins à la traduction, proposer des « examens complémentaires » à tout le monde (dentaires, scanners, etc), faire vacciner « tout le monde par sécurité » en apparence ?
    Ou alors informer et éduquer toutes ces personnes à ces pathologies ?

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