HEPATITE C GUERIR POUR EVITER LE CANCER…

cover1Le congrès de Barcelone en avril dernier ne nous a pas permis d’évoquer toutes les présentations. Je voudrais revenir sur l’abstract 166 :

Lawitz E, Ruane P, Stedman C, et al. Long-term follow-up of patients with chronic HCV infection following treatment with direct-acting antiviral regimens: maintenance of SVR, persistence of resistance mutations and clinical outcomes. The International Liver Congress, 13-17 April 2016, Barcelona. Abstract 166.

Cette étude était en fait un observatoire commandé par le laboratoire Gilead pour connaître le devenir des patients porteurs d’hépatite C après traitement et guérison virologique par Antiviraux d’Action Direct (AAD). Il s’est déroulé aux USA, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et aussi en France. La population comptait 5433 participants dont 63% étaient des hommes avec une cirrhose dans 20% des cas et l’âge moyen était de 54 ans. Ils ont été suivis en moyenne 3 ans.

La réponse virologique est le plus souvent confirmée et durable.

Les rechutes tardives concernaient 0,1% des participants et pour 0,2% on a pu constater des réinfections et ce 8 mois après la guérison. Mais pour 99,7% des patients la guérison était bien définitive.

L’apparition de cancer du foie concernait 23 patients.

8 patients à l’entrée dans l’étude, 6 dans les 24 semaines suivantes l’entrée dans l’étude, 6 cas entre 6 et 12 mois et enfin, 3 patients entre 12 et 18 mois. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une étude portant sur les cirrhoses deux conclusions sont à tirer :

– Premièrement, les cancers surviennent le plus souvent sur un tableau de cirrhose et ils surviennent essentiellement dans les premières semaines de traitement comme si la guérison survenait trop tard, comme si les processus de cancérisation étaient déjà enclenchés…

– Il s’agit là d’un message fort pour les malades car cette étude confirme qu’un traitement le plus précoce possible et le plus loin de la cirrhose aura le plus de chance de voir disparaître les complications. Enfin, les rechutes ou les recontaminations, même si elles doivent être recherchées avec vigilance, restent exceptionnelles. Une telle étude nous incite à être proactifs dans l’accès aux soins et à la guérison virologique.

Pascal Mélin

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