EASL JOUR 3

– NASH chez les ados

– Hep C aiguës

– Nouveau bébé pour la B

– Emricasan 

 

 

Nouveaux facteurs influençant les NASH chez les adolescents

Ce sont les résultats d’une étude Australienne « Raine» présentée par le Dr Oyekoya Ayonride. Les NASH (Stéatohépatite non-alcoolique) sont en augmentation dramatique chez les enfants et les adolescents, c’est même devenu la pathologie hépatique la plus courante chez les enfants de 2 à 17 ans. Les atteintes peuvent être sévères et aboutir parfois à des cirrhoses. On a longtemps pensé que cette situation était due uniquement au trouble du comportement alimentaire de l’enfant. Cette étude a porté sur 1170 enfants de 17 ans chez qui on a recherché une NASH par examen physique, test sanguin et échographie. On récupérait aussi des données sur leurs mères et leur petite enfance. 15% soit 179 adolescent étaient porteurs d’une NASH et deux facteurs indépendants sont apparus. 1/ le BMI de la mère avant sa grossesse : s’il est normal, le risque de NASH est réduit de 50% chez les adolescents. 2/ L’alimentation exclusivement par allaitement maternel au-delà de 6 mois réduit de 33% l’incidence de la NASH chez les adolescents ; l’incidence pour ceux nourris au sein moins de 6 mois était de 17,8% contre 11,3% pour ceux nourris plus de 6 mois. Voilà encore de nouvelles pistes de travail pour les obstétriciens et les pédiatres et de nouveaux arguments prônant l’allaitement maternel.

On sait maintenant à quel sein se vouer.

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Comment traiter les hépatites C aiguës … Présenté par Déterding

En Allemagne, un réseau HEPNET ACUTE HCV s’est créé depuis plusieurs années pour prendre en charge les hépatites aiguës en cas de contamination chez les professionnels de santé .

Pourtant les nouveaux traitements n’ont pas d’autorisation, seul l’interféron est utilisé . Cette étude permet donc d’accéder aux nouvelles stratégies thérapeutiques en cas d’hépatite aiguë C.

ACUTE VHC 1 s’est déroulé entre 1990 et 2000 . Ce sont alors 44 personnes qui ont reçu de l’interféron conventionnel alpha-2b pendant 6 mois, ce qui a généré 98% de guérison .

ACUTE VHC 2 s’est déroulé de 2001 à 2004. Ce sont 89 personnes qui ont reçu 6 mois d’interféron pegylé alpha 2 B générant 89% de guérison.

ACUTE VHC 3  qui s’est déroulé de 2004 à 2010 a comparé le traitement immédiat avec un traitement différé mais toujours par 6 mois d’interféron pégylé sur 136 patients. La guérison était obtenue dans 90 % des cas en cas de traitement immédiat versus 93% en cas de traitement différé. Dans 10 a 50% des cas l’hépatite aiguë C se guérit spontanément et les traitements par interféron ont prouvé leur efficacité.

ACUTE VHC 4 , de novembre 2014 à octobre 2015. Cette étude proposait 6 semaines de Sovaldi et de Ledipasvir en cas d’hépatite C aiguë infectée par un génotype 1. Ce sont 20 personnes qui ont été traitées avec 100% de guérison.

Les auteurs estiment que ce traitement est efficace et pourrait devenir le traitement de référence. Toutefois il faudra bien remarquer que les facteurs d’inclusion nécessitaient une séroconversion VHC, une hépatite aiguë symptomatique et l’absence d’usage de drogues …

En 2016, les hépatites aiguës se retrouvent à 90 % chez des usagers de drogue, voire chez des personnes qui vont se recontaminer (il y avait donc déjà une sérologie positive). Il est absolument nécessaire de mettre en place de telles études dans les CSAPA ou au plus proche des usagers, en définissant des stratégies de dépistage des hépatites aiguës , les trods qui seront prochainement accessibles devrait le permettre .

En sortant de cette communication, nous avons rencontré un Professeur qui nous confié qu’il était absurde en  2016 de traiter une hépatite C aigue par interféron, et que nous devrions utiliser les AAD . Mais pour cela il faut, soit demander une dérogation à titre exceptionnel auprès du médecin conseil de la Caisse (mais nous avons appris que certains avaient fait l’objet d’un refus) soit  mentir et de considérer le patient en hépatite chronique pour lui permettre l’accès aux soins . on croit rêver !!!

A suivre donc …

 

 

 Un nouveau bébé pour la B

Le NVR 3-778 est le premier médicament d’une nouvelle classe thérapeutique d’inhibiteur de capside. Les résultats de son efficacité, seul ou avec interféron ont été présentés pour des patients infectés par un virus B sauvage (Etude de M-F Yen de l’Université de Hong Kong).

Plusieurs groupes étaient réalisés:                                         IMG_2374

NVR 3-778 100mg, 1x1j sur 10 patients

NVR 3-778 200mg, 1x1j sur 12 patients

NVR 3-778 400mg, 1x1j sur 10 patients

NVR 3-778 600mg, 2x1j sur 10 patients

NVR 3-778 600mg, 2x1j + ifn alpha 2a 180 µg, 10 patients

NVR 3-778 + Placebo, 10 patients

Tous recevaient 28 jours de traitement. Les résultats sont là! L’interféron seul (traitement de référence) amène une diminution de 0,73 log et le traitement le plus efficace par NVR 3-778 est obtenu avec les doses à 600mg, 2 fois/jour, baisse de la CV à 0, 82 log à 28 jours. Mais la combinaison interféron 180µg + NVR 3-778 à 600mg, 2 fois/jour permet d’obtenir une réduction de 1,51 log, soit une division par 50 de la charge virale. On retrouve donc notre interféron dans l’hépatite B qui pourrait commencer une deuxième vie, mais en combinaison thérapeutique cette fois.

 

 

 Bienvenue à l’Emricasan

Les caspases sont des enzymes intervenant dans la mort cellulaire hépatique. L’apoptose et l’inflammation ont un rôle majeur dans la progression de la fibrose. L’Emricasan ( IDN 6556) est un médicament en prise orale, premier inhibiteur de caspases. Cette étude présentée par le Dr Trenette de San Diego visait à tester l’efficacité de l’Emricasan sur la fibrose du patient cirrhotique. Cette étude multicentrique de phase 2b a enrôlé 80 patients. 40 ont reçu 25mg d’Emricasan matin et soir et 40 ont reçu un placebo pris de 3 à 6 mois.

Aucun des participants à l’étude n’avaient d’hépatite C ou B actives et tous étaient en stade de Child B ou C. L’Emricasan a prouvé sa bonne tolérance et son efficacité, permettant d’obtenir une amélioration des fonctions hépatiques et une diminution des complications liées habituellement aux cirrhoses, particulièrement pour les patients avec un score de Meld > ou = à 15. Il s’agit de résultats encourageants pour l’accès aux antifibrosants!

Jusqu’alors, la seule façon de faire régresser la fibrose était de supprimer le facteur causal.

De nouvelles perspectives s’offrent à nous…

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