HÉPATITE C ET 8 MARS…

Le 8 mars, ça vous dit quelque chose ?

C’est la Saint Jean de Dieu ? Oui mais encore… La Journée de la femme ? Surtout pas ! C’est la Journée Internationale des Droits de la femme.

Car, si pour les salaires il n’y a pas d’égalité entre les hommes et les femmes, il n y en a pas non plus dans les maladies hépatiques.

En effet, les maladies du foie touchent plus souvent les hommes que les femmes, les maladies addictives sont davantage masculines, les femmes étant plus contaminées par les transfusions liées à leur parcours obstétrical.

Les femmes sont protégées par leur hormones jusqu’à la ménopause, c’est seulement ensuite qu’elles rejoignent les hommes et voient leur fibrose hépatique progresser.

Mais le droit de la femme c’est aussi leur droit à disposer de son corps… Et de son corps en bonne santé si possible.

On pense bien sur à l’avortement, mais je voudrais surtout parler du droit de la femme à ne pas contaminer ses enfants. Lorsqu’une femme est porteuse d’une hépatite C, elle risque de contaminer son enfant dans 3 % des cas.

Avec les traitements conventionnels, bien que ceux ci n’apportaient que 50% de guérison, les femmes avaient le droit de revendiquer un accès au soins. Mais alors que depuis 1 an l’explosion des antiviraux directs assurent 95% de guérison en 3 mois, les femmes en âge de procréer étaient oubliées.

Là, l’égalité homme / femme était parfaite car il leur fallait au moins avoir une fibrose supérieure à F2 pour prétendre à l’accès au traitement.

Il aura fallu attendre les recommandations de l’AFEF en février 2016 pour voir réapparaitre le droit des femmes à guérir avant tout projet de grossesse.

Car le droit des femmes ce n’est pas uniquement dans un souci de vision égalitaire mais surtout dans une reconnaissance de la spécificité féminine.

Il faudrait donc proposer à toute femme avec un projet de grossesse de se faire dépister des infections virales chroniques transmissible à l’enfant (VIH/VHB/VHC) et pouvoir ainsi sécuriser la grossesse et éviter la contamination du bébé…

Un traitement pour tous, une guérison pour chacun et une protection universelle…

Pascal Mélin

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19729

3 commentaires sur “HÉPATITE C ET 8 MARS…

  1. Je pense qu’il faut traiter toute femme ou fille dès l’adolescence ou en âge de procréer, avec ou sans projet de grossesse.
    Une grossesse peut arriver n’importe quand.
    Et notre droit est aussi de choisir de continuer cette grossesse. Un virus ne devrait pas provoquer un avortement ou menacer un bébé, quelque soit sa situation de conception.
    Parce que sans droit de la femme, le droit de l’enfant est difficilement concevable, et inversement.

  2. Je suis d’accord avec Chloé dans ton analyse, et je souris en lisant le visuel d’accroche de ton post Pascal, la citation de Reiser (« Les femmes qui veulent être l’égal de l’homme manquent d’ambition »…) même s’il est hors sujet et plutôt obsolète.
    Tout le monde sait bien que nous sommes souvent au-dessus de la mêlée, là n’est pas le débat ,-)
    Egalité des droits, égalité de traitement, en revanche, ce n’est pas un acquis. C’est votre combat.
    « Le temps est le médecin de l’âme », et de tant d’autres combats aussi…

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