RIP LES SOINS FUNÉRAIRES ? NON ET NON !

Depuis 17 ans, SOS hépatites a toujours revendiqué l’accès aux soins funéraires pour tous.

Les virus des hépatites et du SIDA génèrent déjà de l’exclusion chez les vivants mais elle devient inadmissible lorsqu’elle se poursuit au-delà de la mort.

Les soins funéraires sont des soins à part entière, ils se placent juste de l’autre côté de la mort et les personnes qui les pratiquent s’appellent des thanatopracteurs.

Et depuis longtemps, les thanatopracteurs ne sont pas vraiment considérés comme des soignants, la preuve ils n’avaient pas d’obligation de vaccination contre l’hépatite B.

Nous, malades et associations exigeons depuis toujours le non-respect de la loi sur les certificats médicaux préconisant la mise en housse dès le décès et l’absence de soins funéraires pour les gens atteints d’hépatite et de SIDA.

L’ensemble des sociétés savantes du VIH et des hépatites virales s’est prononcé clairement pour l’autorisation des soins funéraires dans des lieux spécifiques. Les précautions doivent être universelles et non pas uniquement en cas de connaissance de la séropositivité ! Du temps où la personne est vivante on explique à l’entourage que les virus ne sautent pas et que toucher, embrasser, utiliser les mêmes couverts n’est pas du tout contaminant.

Alors pourquoi le malade deviendrait il plus contagieux lorsqu’il meurt ? Cette exclusion des soins funéraires est une ultime injustice. Depuis 10 ans, nous avons convaincu tout le monde, le Conseil National du SIDA (CNS), le défenseur des droits, l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) ainsi que le Haut Conseil à la Santé Publique (HCSP), et en dernier lieu c’est la ministre de la Santé que nous avions convaincue. Le passage dans la loi de santé n’était donc qu’une simple validation pour inscrire dans le marbre ce que nous demandions depuis 15 ans : la non exclusion des soins funéraires et la vaccination obligatoire contre l’hépatite B pour les thanatopracteurs !

Mais c’était sans compter sur les députés et les sénateurs qui ont voté un amendement qui fait marche arrière et maintient les soins funéraires dans une situation d’exclusion. Messieurs les députés et les sénateurs, comment devrons nous faire demain avec les personnes guéris de leur hépatite C, seront-elles encore exclues ? Bien sûr, que non me direz vous, mais alors qu’avez-vous prévu ? Quelle attitude avoir avec les malades du SIDA ayant une charge virale négative de longue date ? Vous allez rendre les choses compliquées alors que les précautions universelles sont la seule réponse pour tous sans générer d’exclusion au-delà de la mort.

Un traitement pour tous, une guérison pour chacun et une protection universelle. Nous allons reprendre le combat.

Pascal Mélin

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4 commentaires sur “RIP LES SOINS FUNÉRAIRES ? NON ET NON !

  1. Je ne veux pas accepter d’être privée de ces derniers soins à ma mort. Il va falloir faire pression, cette attitude est inacceptable de la part du pays des droits de l’Homme.

  2. nous sommes bientôt en 2016 et rien ne bouge, ces messieurs les députés et sénateurs savent -ils que pour l’entourage du défunt c’est un chagrin supplémentaire? l’exclusion au delà de la mort c’est une injustice et le non respect des voeux exprimés par le malade de donner ses organes est très mal vécu par les proches, le deuil est
    plus long à faire

  3. Le plus important est de soigner les gens atteints, tous les efforts doivent porter sur l’accès pour tous au traitement comme le font ce jour les associations dont SOS hépatites.
    La vie d’abord….
    Les soins post mortem ne me semblent pas une bataille essentielle même si , sur le principe, elle est discriminante …pour moi y a pas photo !
    Hiérarchiser les priorités, ne pas se disperser sur des luttes de » nantis » !

  4. RECTIFICATION d’une phrase mal écrite de mon précédent message:
     » Les soins post mortem ne me semblent pas une bataille essentielle même si le fait d’interdire ces soins est évidemment discriminant ».

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