AASLD À SAN FRANCISCO…

Dans trois jours l’AASLD (American Association for Study Liver Desease), le congrès américain d’hépatologie se déroulera à San Francisco. Cette ville construite sur une faille sismique a beaucoup souffert des maladies virales et des hépatites mais aussi le VIH lui doit beaucoup. C’est ce que nous avions déjà dit sur les pages du blog lors du SIDACTION de 2013…

Reprenons l’histoire de la ville de San Francisco. Cette grande agglomération de la côte ouest des Etats-Unis a toujours abrité une grande communauté d’homosexuels masculins parfaitement intégrés.

Cette particularité est à la fois culturelle et historique. Grâce à un niveau socioculturel élevé, les homosexuels de San Francisco se sont régulièrement interrogés sur leur état de santé. C’est dans ce contexte qu’en 1970 une épidémie d’hépatite B fait son apparition à San Francisco. Les représentants des usagers ont alors interrogé les médecins hospitaliers pour travailler aux messages de prévention et à la surveillance de la maladie. C’est ainsi qu’en 1976, usagers et médecins créent la cohorte d’homosexuels de San Francisco et proposent à tous les patients de la communauté qui le souhaitent de venir se faire dépister par un bilan biologique tous les 6 mois et de garder leur sérum dans des congélateurs.

Qu’avons-nous tiré de la mise en place de cette cohorte ?

Premièrement, ayant compris l’importance de cette cohorte, les homosexuels se sont présentés par centaines pour demander à être dépistés et suivis.

Deuxièmement, cette cohorte a montré que les messages de préventions prodigués et diffusés par les pairs permettaient de contrôler une épidémie.

Troisièmement, et ce n’était pas prévu, comprendre l’épidémie du VIH jusqu’alors inconnue. Le VIH a été découvert en 1981 et dans les années qui ont suivi, des tests sérologiques ont été mis au point.

Au milieu des années 80, le SIDA était la maladie des 4 H (Hémophiles, Haïtiens, Héroïnomanes et Homosexuels).

À cette époque, la communauté homosexuelle de San Francisco se découvre largement touchée par le SIDA. Spontanément, dès 1984 les usagers et les médecins ressortent les sérums des congélateurs pour comprendre et retrouver quand avaient eu lieu les contaminations et évaluer le temps de latence entre la contamination et le passage en stade SIDA. Et c’est grâce à cette cohorte VHB que l’on découvre que 30% des patients passent en stade SIDA au bout de 7 ans et qu’en moyenne il s’écoulait 10 ans.

Ces résultats furent publiés dès 1986 et ont permis de comprendre l’histoire naturelle du VIH bien avant le suivi prospectif des cohortes européennes qui se mettront en place après.

L’AASLD à San Francisco nous rappelle que cette ville a probablement vu naitre la première communauté hépatante, il est important de leur rendre hommage.

Pour suivre l’actualité du 13 au 17/11, rejoignez-nous sur le site. 

Pascal Mélin

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