IL N’Y A PLUS DE CO-INFECTÉS…

COINFEC 3Voilà la constatation que je viens de faire. Il n’y a plus de patients co-infectés dans la file active de mes patients. On a depuis longtemps parlé des co-infectés pour évoquer les personnes souffrant à la fois d’une hépatite C et d’un VIH.

Pourtant, si l’on tient compte des 30 000 personnes souffrant à la fois d’un VIH et d’une hépatite C. Le terme devrait être revu, on doit aussi parler de co-infection en cas d’association à une hépatite B mais pourquoi pas aussi en cas de maladie psychiatrique, de maladie alcoolique, de toxicomanie, de problèmes sociaux, ou pourquoi pas de diabète ou bien encore d’insuffisance cardiaque.

Pour en revenir à la co-infection VIH-VHC ou bien la co-infection VHC-VIH, on a prouvé de longue date que cette association virale était une association de malfaiteur qui progressait plus vite vers la cirrhose et rendait difficile la prescription de certains médicaments du SIDA. Aujourd’hui, les 30 000 patients infectés par ces deux virus sont prioritaires pour accéder au traitement efficace de leur hépatite C. Faire de tous les malades co-infectés VIH-VHC de simples patients mono-infectés VIH est une priorité de santé publique. Cette priorité doit être rappelée lors de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA le 1er décembre mais aussi lors de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites virales le 28 juillet. Tous les co-infectés VIH-VHC doivent devenir des mono-infectés VIH ainsi leur futur sera plus clément et leur prise en charge simplifiée d’autant. Pourtant, vivre avec deux virus non guérissables est une chose, mais vivre avec une maladie chronique et apprendre que l’autre est guérissable cela devient une véritable épreuve. Les malades doivent être accompagnés dans cette guérison et cela doit être le temps de renforcer la compliance au traitement du VIH. Plus que jamais pour cette population nous avons besoin d’une équipe pluridisciplinaire, médecin, infirmière d’éducation, psychologue, assistante sociale pour permettre l’accès aux soins. Ce n’est pas parce que les choses sont faisables qu’elles sont réalisées ! De la théorie à la pratique il y a le gouffre de la vraie vie ! De priorité sanitaire à priorisation de santé il y a un monde, mais il y a surtout le patient !

Je suis fier de pouvoir dire à une semaine de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites virales, que dans ma file active il n’y a plus que des mono-infectés.

Pour en savoir plus : http://www.soshepatites.org/publication/co-infection-vih-et-hepatites-virales-reagir-avant-que-les-virus-semmelent/?portfolioID=94

Pascal Mélin

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