ON SOIGNE L’HÉPATITE C, MAIS QUI S’OCCUPE DES MALADES ?

Ce 29 mai, les experts se réunissent sous l’égide de l’AFEF (Association Française pour l’Etude du Foie) pour émettre des recommandations sur les stratégies de traitement à adopter en mai 2015 (les choses évoluant tellement vite, il faut maintenant préciser le mois et l’année).

Pourtant, le malade risque fort d’être absent des débats et de la réflexion, en effet, c’est au virus et au foie que l’on parlera, car ce sont eux qui décident aujourd’hui de l’accès au traitement. En fonction de l’évaluation du score de fibrose de votre foie et du génotype de votre virus, le spécialiste décidera si vous pouvez accéder à un traitement et avec quelle molécule.

L’hépatite C est une maladie silencieuse mais dans ce cas le malade aussi ! Alors qu’en 2002, lors de la dernière conférence de consensus, nous avions pu arracher qu’après une information claire et loyale (selon la formule consacrée) le patient infecté pouvait accéder au traitement et ce, quel que soit son génotype ou le stade de sa maladie. L’envie de guérir avait alors toute sa place. Aujourd’hui, cette envie et cette parole nous l’avons perdu, seuls les malades les plus graves seront traités pour l’instant. Quel recul ? Cette situation va bien sûr bouleverser bon nombre de malades à qui l’on va proposer d’attendre et d’être « patient ».

Mais nous attendons des réponses à plein de questions ou c’est le patient qui est au centre du questionnement.

Faut-il traiter les adolescents, quid des séniors, y a-t-il une limite d’âge ?

Faut-il traiter les hépatites aiguës ?

L’accès aux soins dans les prisons  amène des questions, faut-il traiter plus largement les prisonniers ?

Faut-il traiter tous les rechuteurs  indépendamment de leur fibrose ?

Les femmes en âge de procréer doivent-elles être traitées pour éviter toutes contaminations mère/enfant ?

Et les patients en situation de précarité ou en comportement addictif ?

Toutes ces questions méritent un travail de réflexion, mais nous aurons probablement aujourd’hui une réponse technique sur le choix des molécules dicté par le foie et le virus, mais à partir de demain il nous faudra trouver comment en mai 2015, un patient porteur d’une hépatite C doit être pris en charge ?

Pascal Mélin

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Un commentaire sur “ON SOIGNE L’HÉPATITE C, MAIS QUI S’OCCUPE DES MALADES ?

  1. BONSOIR §
    je vis avec une hépatite C connue lors d’un examen complet de la sécurité sociale en 1998 ;apparemment la date de la contamination n’est pas certaine ( transfusion en 1986 ou anesthésie en 1997 ? aucune recherche n’est faite ) toutefois le virus m’a été transmis gratuitement et aujourd’hui je suis plutôt F2, génotype 1 et kPa 7.3 en augmentation régulière d’une année à l’autre, bien que j’ai une vie saine et mes repas sont sans gras , sans alcool, jamais d’abus , et la question du traitement est posée ! je n’y ai pas à ce jour accès au nouveau traitement !
    conclusion : il aurait mieux valu que je sois cirrhotique ? alcoolique ? ou autre ?

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