L’ETUDE CIRVIR

ANRSLors d’une communication orale, le docteur NAHON, de l’hôpital Jean Verdier à Bondy, a présenté les premiers résultats de la cohorte CIRVIR coordonnée par l’ANRS (Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les Hépatites).

Revenons sur l’histoire de la création de cette cohorte. Depuis le début des années 2000 grâce aux nouveaux traitements nous avons pu contrôler la multiplication virale dans l’hépatite B et obtenir une guérison virale dans l’hépatite C.

La question était alors de savoir comment évoluaient les cirrhoses virales avec ou sans contrôle virologique. Le projet de la cohorte CIRVIR était né à la demande des patients et des médecins.

35 centres en France ont recruté des malades atteints de cirrhoses virales.
1653 patients ont été recruté 31 avaient une co infection VHB et VHC et n’ont donc pas été retenu.

L’inclusion n’a donc retenu, de 2006 à2012, que 1622 patients à  67% masculin et d’âge moyen de 56 ans.
Une cirrhose virale B concernait 316 patients et 1306 avaient une cirrhose virale C. Aucune cirrhose n’avait eu d’épisode de décompensation toutes étaient classées Child A.

L’objectif numéro un était de surveiller l’apparition du cancer du foie à travers un dépistage régulier et de comparer les deux groupes.

Dans le groupe hépatite B, la consommation excessive d’alcool représentait 9,8 % des patients contre 30,7% dans le groupe hépatite C.Le syndrome métabolique était respectivement de 8,6% contre 16,8%.
Ces deux populations étaient significativement différentes et ne présentaient pas les mêmes co-morbidités.

Actuellement le suivi moyen est de 3 ans et les patients décédés l’ont été pour des causes non hépatiques et dans la majorité des cas d’un cancer extra hépatique ou de cause cardio-vasculaire et plus souvent dans le groupe hépatite C.
Dans 127 cas les patients ont présenté un cancer du foie et 2 fois sur 3 il s’agissait d’un nodule unique de petite taille permettant d’envisager un traitement curatif.

L’incidence du cancer du foie était plus élevée en cas d’hépatite C (11,6 % à 4 ans) qu’en cas d’hépatite B. Une des explications est probablement du coté du contrôle de la maladie virale.

En effet dans 71% des cas la cirrhose virale B était sous contrôle virologique alors qu’on avait pu l’obtenir uniquement dans 28,3 % pour la cirrhose virale C.
Lorsque le contrôle est obtenu l’incidence du cancer baisse sans disparaitre pour autant.

Une cirrhose virale guérie ou non doit être surveillée régulièrement.

C’est un message fort à renvoyer auprès de tous les patients.

L’ANRS (Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les Hépatites) s’est engagée à poursuivre le suivi de cette cohorte de patient qui sera riche d’enseignement dans les années à venir. De plus de nombreux prélèvement biologique et de bio thèque permettrons de poursuivre des recherches de pointe sur les facteurs prédictifs et d’évaluation.

Le message pour nous reste qu’une cirrhose virale évoluera de façon moins grave si nous obtenions un contrôle virologique mais qu’il faut contrôler son poids et sa consommation d’alcool mais surtout faire une surveillance régulière pour avoir une chance de guérir en cas d’apparition d’un cancer du foie.

Coup de chapeau à tous les malades et aux médecins de l’étude CIRVIR.

Pascal Mélin

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Un commentaire sur “L’ETUDE CIRVIR

  1. 4. Une cirrhose, d’origine virale B ou C, parfois alcoolique ou mixte, se développe chez 5 à 8 % des malades avant le stade de SIDA et représente une cause de mortalité d’importance croissante à mesure que les traitements de l’infection à VIH deviennent plus efficaces.

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