ANCIEN MALADE OU ANCIEN INTERNE DE…

Le dernier né des Pennac est arrivé en octobre dernier, se prénomme Le 6e continent et a été publié aux éditions Gallimard.

Si vous croisez ce livre au détour d’une bibliothèque, je vous invite à le lire.
Il s’agit d’une pièce de théâtre qui, pour dénoncer nos dérives hygiénistes, évoque ce nouvel espace de l’océan grand comme trois fois le France où les courants concentrent tous les déchets et sacs plastiques du monde.

Le rapport avec les hépatites virales réside dans le fait que cette pièce est précédée d’une nouvelle intitulée « Ancien malade des hôpitaux de Paris », véritable conte médical, comme l’on a rarement l’occasion d’en lire. Vous vous laisserez emporter par l’histoire d’un interne en médecine qui rêve d’un avenir prometteur, tout comme son père et ses grands pères depuis des générations et qui n’a de préoccupation que celle de l’intitulé de sa prochaine carte de visite où seront mentionnés son titre de Professeur et le nom de sa spécialité.

Hélas, en poste aux urgences une nuit, sa garde va devenir un véritable cauchemar face à un malade pour le moins déroutant qui va rassembler à lui seul une multitude de symptômes atypiques se déclinant tout au long de cette fameuse nuit. Ces symptômes vont apparaitre puis disparaitre les uns après les autres, laissant chacun des collègues spécialistes appelés à la rescousse, médusés et impuissants malgré toutes leurs compétences.

Le lecteur tremble pour ce patient qui fait les frais d’une véritable déroute médicale et que l’on transporte de services en services à vive allure sur un brancard aux roues fort heureusement bien graissées… Et l’on est désolé pour cet interne en passe de perdre toutes ses illusions professionnelles, se jugeant responsable de ce pronostic vital qui s’assombrit au fil des chapitres. Mais je vous laisse découvrir la chute de cette histoire aussi surprenante que burlesque !

La lecture de cette nouvelle ne devrait en principe laisser personne indifférent, que l’on soit soignant ou bien malade et à plus forte raison si l’on a aussi expérimenté les deux situations. Ce conte pourrait du reste faire l’objet d’une table ronde au sujet des difficultés actuelles des uns et des autres…

Laisse-t-on les malades annoncer leurs origines lorsqu’ils ont un parcours chaotique et complexe ? Entend-on leur ras-le-bol liés aux galères de leurs parcours alors même que notre pays possède l’un des meilleurs systèmes de soins au monde ? Quant aux soignants, s’autorisent-ils à évoquer les difficultés à exercer dans un domaine fait de maladie et de mort ? Entend-on nos dirigeants se tracasser du nombre d’heures d’exercice par semaine des personnels paramédicaux et médicaux ?

Une nouvelle rocambolesque à lire pour sourire et pour réfléchir… tous ensemble, malades, ancien malade ou ancien interne de…

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3 commentaires sur “ANCIEN MALADE OU ANCIEN INTERNE DE…

  1. Adepte des romans de Pennac pendant quelques années, j’ai donc lu ce livre à la suite de ce commentaire et j’ai beaucoup ri. Tout le monde peut y trouver son compte ou quelque chose à redire…

    Quelqu’un a-t-il lu cette nouvelle? Vous en avez pensé quoi?

    A plus tard.
    Juliette

  2. J’ai déjà « comme un roman » et « au bonheur des ogres » sous les coudes 🙂 prêt d’une amie.. »ça va te plaire m’a-t-telle dit ! Surement mais je n’ai pas réussi à commencer, comme tout le reste en ce moment. J’essaierai de me prendre du temps pour les 3. Soyez convaincue que je incrimine dans les hôpitaux…je vis c’est tout ! Je regarderai si je le vois. Merci et bonne continuation.

  3. Valérie, j’ai beaucoup aimé cette nouvelle et j’étais juste désireuse de partager autour de cette histoire avec une personne qui n’est pas professionnel de santé juste pour avoir son avis. Du reste j’aimerais pourvoir joindre D. Pennac pour savoir ce qui lui a donné l’idée de cette nouvelle que je trouve excellente.
    Bon courage à vous. Et à bientôt peut-être.
    PS: la trilogie du bonheur des ogres, j’ai beaucoup aimé aussi. Quand vous allez vous mettre à lire ces romans vous n’arrêterez plus. Mais il y a des période où l’on n’arrive pas à lire. C’est comme ça. Prenez le temps.

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